François Bayrou… ou le « désir d’alternative ».

Publié le 25 mai 2009 par Marc Vasseur

A 15 jours des européennes, je crois qu’on peut déjà pronostiquer un grand vainqueur, François Bayrou alors que paradoxalement lui-même n’est pas candidat pour le Parlement Européen.

Et on aurait tort de croire qu’il s’agit d’un nouveau feu de paille, je pense qu’on est dans la continuité des présidentielles de 2007. Celui-ci a intégré un élément déjà expliqué ici : toute notre vie politique tourne désormais autour de la seule présidentielle, le reste est accessoire.

Si les municipales avaient pu laisser penser à la mort politique du leader centriste, on peut avancer sans trop de risque que ce dernier savait parfaitement qu’il y aurait un trou d’air sur cette période. Ces élections se font sur un registre où la réalité locale prime sur l’enjeu national.

Nicolas Sarkozy, face à une crise qui ne résoudra probablement pas avant 2 ou 3 ans (si on en sort véritablement cf l’article de Pierre Larrouturou de ce week-end) avec des effets qui tarderont à se faire sentir pour l’écrasante majorité de Français, semble avoir pris la mesure de cette menace pour 2012. Et il y a fort à parier que dans les prochains mois, l’UMP consacre une partie de son temps, non plus à poser le NPA en nouvel opposant mais au contraire tenter de replacer le PS dans le jeu. N’en déplaise à mes camarades, il est évident qu’actuellement, il serait moins hasardeux pour le Président sortant d’affronter un(e)(e) Théodule socialiste au second tour.

Et je crains que le PS ne se tire une balle dans le pied à embrayer sur la perche tendue par l’UMP en criant haro sur Bayrou… Cela permettrait à ce dernier d’asseoir encore un peu plus son image d’homme politique un peu en dehors du système.

J’ajoute que le calendrier ubuesque du PS avec une désignation socialiste pour 2011 doit satisfaire pleinement François Bayrou. D’ici là, le Parti dirigé par Martine Aubry ressemblera à une gigantesque planche à savon pour tout candidat putatif où la question du Qui prendra irrémédiablement le pas sur le Pourquoi faire.

Autre élément pour que l’alerte Bayrou soit prise au sérieux par « mes » hiérarques (rassurez vous, ça n’aura aucune espèce d’incidence), arpenter les estrades sur le thème du Bayrou n’a pas de programme ne sert à rien et pour cause, existe-t-il un citoyen normalement constitué capable de donner l’axe fort du PS actuellement ?

Car à défaut d’avoir un programme politique fort (on attend encore ses réponses face à la crise…), François Bayrou incarne aux yeux d’une partie de l’opinion un recourt possible à défaut d’être forcément souhaité. Et même si on peut légitimement douter de la pertinence d’un slogan qui se résume à « vous avez essayé l’UMP et le PS… essayez moi… » .


Comme dirait Jean Louis Bianco "Soyons de Gauche, soyons innovants !" mais ça urge vraiment maintenant !

Ce week-end aura donc été particulièrement fécond pour François Bayrou… désormais vilipendé par l’UMP, le PS et Daniel Cohn-Bendit.