Les réseaux sociaux, une opportunité pour les causes humanitaires ?

Publié le 20 septembre 2007 par Joïakim Tuil
Pas si s没r quand on regarde l��rgent lev茅 par l��pplication «causes » de Facebook, la star montante du social networking. Pourtant les perspectives pouvaient apparaître prometteuses : un espace virtuel, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, affinitaire, peuplée majoritairement de jeunes urbains éduqués et technophiles. Mais pour rebondir sur un billet d’Adam Kesher, la question de l’intérêt économique de la présence d’ONG sur les plateformes mérite d’être posée. On le sait, sur facebook on est dans espace paradoxal avec une implication personnelle à la fois intime et superficielle.
Combien ça rapporte à une cause d’être sur facebook (41 000 000 de membres actifs) ?
Une question légitime pour des causes qui ont des besoins permanents de financements… Force est de constater que ça ne rapporte pas beaucoup d’argent. Si on fait un rapide calcul, pour les 5 causes les plus populaires de cette plateforme la moyenne des dons est bien inférieure à 1$.
  • La lutte contre le cancer du sein : 1 605 878 membres pour 33 520 $ collectés soit 0,02$ par membre
  • La lutte contre le réchauffement planétaire : 705 670 membres pour 9 756 $ collectés soit 0,01$ par membre
  • La lutte pour les droits des animaux : 605 033 membres pour 10 158 $ collectés soit 0,01$ par membre
  • Save Darfur : 501 191 membres pour 36 789 $ collectés soit 0,07$ par membre
  • Lutte pour l’interdiction des combat de chiens : 310 091 membres pour 11 821$ collectés soit 0,3$ par membre
Je ne critique pas cette passivité d’autant que si vous regardez attentivement, vous pourrez voir que mes « scores » sur l’application Causes visibles dans la capture d’écran ci-dessous sont de 0 recrutements et de 0$ de dons... Mais je trouve ce constat intéressant parc qu’il montre bien la particularité de la socialité de facebook. C’est quoi un friend facebook ? c’est quoi l’engagement sur facebook ? Pour l’essentiel c’est juste un clic en réponse à une sollicitation d’un « friend » que l’on ne connaît parfois même pas (sûrement plus que parfois pour les gens qui ont plusieurs centaines voir milliers de « friends »).

Pas de l'argent mais... de l'adhésion !
Pourtant, si ces plateformes ne permettent pas de lever efficacement des dons, elles sont quand même des outils d’opinion intéressants. C’est un peu comme une pétition permanente, un blanc seing. Des causes qui peuvent revendiquer plusieurs centaines de milliers de supporters en ligne peuvent très bien s’en servir comme d’une arme de lobbying, une preuve que la cause bénéficie d’une assise populaire et durable… C’est également un levier de mobilisation très puissant. Tous ces adhérents virtuels sont comme des cellules dormantes qui peuvent être activées à tout moment. C’est la technique des alliés, comme en communication de crise. On se tisse un réseau d’amis afin de pouvoir bénéficier de leur soutien quand la situation le justifiera. Reste à voir si ces causes sauront faire un usage pertinent de ce bras armé en sommeil.
C'est finalement cette démarche de recrutement d'alliés qui semble la plus pertinente sur facebook. Les entreprises et les marques peuvent aussi établir leur réseau et définir une forme de relation adaptée : proximité, respect... en trouvant un rythme et en donnant du sens à cette existance online. Car en temps de crise, avoir des alliés visibles c'est une condition essentielle pour faire entendre un autre point de vue que les attaques et les polémiques.