Sainte Fabiola, patronne des femmes battues et des infirmières, est peut-être la seule sainte divorcée. Quand Francis Alÿs décida de collectionner des reproductions populaires de tableaux de maîtres, c’est son portrait par Jean-Jacques Henner (le dernier des Romantiques) qui, peu à peu s’imposa à lui, plus que la Joconde ou la Cène. Sans doute de par la fréquence de ces reproductions, mais aussi à cause d’une charge mythique, tant de la sainte que de l’original disparu. Alÿs a donc assemblé une collection de ces reproductions, qui est présentée à Londres, à la National Portrait Gallery, jusqu’au 20 septembre.
Il y a des tableaux, des dessins, des bas-reliefs en bois, des émaux, des broderies, des assiettes, une tabatière, des broches, un pin, toutes de la main de l’homme, aucune reproduction mécanique,
Et Francis Alÿs collectionne, obsédé, maniaque, habité par Fabiola. Il a des rabatteurs dans le monde entier, il écume les ventes et les puces. Il y a 273 cotes au catalogue, très muséal (cliquez ci-contre), plus vingt-six faux. Des faux, oui ! En 1997, Alÿs prêta 62 Fabiolas à la Biennale de Saaremaa en Estonie, et, au retour, 26 tableaux avaient été remplacés par des copies : jolie histoire !
Photo 2 de l’auteur.
L’exposition a déjà été montrée à New York et à Los Angeles.