C'est dû à quoi?
La première chose: ce n'est pas une élection de proximité. C'est l'Europe, c'est loin. Les Français ne comprennent pas trop la nature du travail d'un député européen et l'argumentation politique sur le sujet est ultra faible, surtout quand on voit le niveau des vidéos pour inciter à aller voter comme ont pu nous le montrer de façon caricaturale les jeunes socialistes du MJS 43.
Les seuls à apporter un son de voix différent sont les "Nonistes" fréquentables (id est: non extrémistes) comme Libertas. Eux peuvent recueillir des suffrages.
La deuxième chose: c'est une élection autour de laquelle se stigmatise le débat interne des Français: Pour ou Contre Sarkozy. Et là, l'offre "Contre" est trop grande et mal bâtie. Trop grande parce qu'à part l'UMP tout le monde est contre le Président de la République (ce qui d'ailleurs renforce l'électorat de l'UMP à se mobiliser autour de son chef... classique.) Mal bâtie parce qu'aucun n'a la légitimité pour le remplacer aujourd'hui: Aubry dirige un parti divisé, Bayrou est seul, Besancenot ne veut pas gouverner. Quant aux Verts, ils sont inexistants.
La troisième chose: c'est une élection qui ne changera rien à la donne européenne et aux enjeux de pouvoir franco-français. L'Europe sera toujours la même, typiquement le Modem fera toujours partie du même groupe que l'UMP et votera dans le même sens, de même pour le PS avec les autres forces de gauche. En France, cela ne changera en rien à la légitimité de Sarkozy et de sa majorité au Parlement. Et, cela ne changera en rien la force du PS dans les régions, les départements et les mairies.
Ainsi, le taux d'abstention devrait continuer à être aussi élevé voire pire s'il fait beau le 7 juin.