Chronique du Dimanche

Par Aucoindulivre

Les livres qui retiennent l’attention d’ACDL et l’actualité traitée par d’autres blogs.

Livres

Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’eau, de Steven Hall (Robert Laffont) avril 2009

Eric Sanderson se réveille un matin dans une maison qu’il ne connaît pas, complètement amnésique. Il trouve sur la table une lettre dans laquelle son ancien ‘moi’ lui demande d’entrer au plus vite en contact avec une psychiatre. Celle-ci lui apprend que depuis la mort accidentelle de sa fiancée, Clio Aames, il a sombré dans une profonde dépression, et a connu onze épisodes dissociatifs. Mais bientôt, une série de lettres, d’indices et de textes codés qu’il s’est lui-même envoyés, l’aide à reconstituer l’histoire véritable de son passé. Il découvre qu’un requin conceptuel, qui vit dans les eaux troubles de la pensée, les flux de lettres, de mots, de communications humaines qui ont acquis une texture vivante, le traque et dévore ses souvenirs. C’est en voulant modifier le passé, pour ramener celle qu’il a aimée à la vie, qu’il a accidentellement libéré ce monstre de pensée, et s’est condamné lui-même. Il part alors à la recherche de Trey Fidourous, un docteur du langage, le seul à pouvoir le sauver d’un anéantissement progressif.

La vie amoureuse des fleurs dont on fait les parfums, de Jean-Pierre Otte (Julliard) avril 2009

‘Aménageant son jardin, c’est son âme qu’une femme aménage. Elle crée son monde secret et l’enclôt à l’abri des yeux. Elle cueille là des fruits intérieurs. Les éclosions et les floraisons sont dans sa chair. La réverbération des murs, qui entretiennent la combustion blanche du soleil, se mêle au corps comme une autre chaleur. Elle se prélasse, ne fait rien ou s’affaire, coupe les roses, taille, gratte la terre avec un outil en patte de poule, serfouette, sème, plante, transplante, bouture, nettoie en fin de jour les églantiers de leurs excroissances mousseuses. Chaque fleur puise, dans l’obscurité remuée et aérée de ses racines, la clarté d’icônes qui éclate dans sa corolle : salon de soie violette, alcôve velours, petites lèvres s’ouvrant sur des palais de neige bleue ou nuit rouge. Tout est ici réduit en miniature adorable d’un monde idéal. Les confidences restent dans le clos et n’en sortent pas.’

Blogs

La biz-lit, de Zola à Bret Easton Ellis, sur Fluctuat

La correspondance inédite d’Ernst Jünger et Gershom Scholem, sur Bibliobs