L'Enfant-cheval - De Samira Makhmalbaf

Par Kilucru

L'Enfant-cheval
Un film iranien de Samira Makhmalbaf
Avec Ziya Mirza Mohamad, Haron Ahad, Gol Gotai Karimi, Khojeh Nader, Yasin Tavildar ...
Titre original : Asbedopa
Synopsis
Dans un village d'Afghanistan, Giuah, handicapé mental sans le sou porte pour un salaire d'un dollar par jour le Maître, un enfant qui a perdu l'usage de ses jambes. Un travail fatigant et humiliant, d'autant que son jeune Maître devient chaque jour plus cruel.
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Quand l’intelligence et la relative richesse achète la force et les jambes, procurant ainsi à l’un le minimum moyen de survie à l’autre une relative autonomie indispensable dans cette région quasi désertique et pauvre.
Quand l’enfant meurtri dans sa chair devient le maitre d’un autre jeune homme robuste mais à l’esprit limité !
Puissant et dérangeant, tel est ce film. D’abord par son réalisme presque cruel, nous ne sommes guère habitué à voir sur l’écran des êtres jeunes ainsi meurtris, l’un dans sa chair résultat d’une mine, comme il y en a tant, l’autre handicapé de naissance, mentalement déficient !
Deuxièmement la réalisatrice Samira Makhmalbaf nous narre un conte cruel où les enfants ne se font pas de cadeaux, mais en ont-ils un jour reçus, de l’enfant mutilé qui a perdu et sa jambe et sa mère dans le même temps à celui qui vivant dans une canalisation de béton quasi sous terre deviendra l’Enfant-Cheval.

Imposant une métaphore sans concessions, allant jusqu’au bout de l’image , ce cheval qui vient de naitre et que la jument remet incessamment sur ses pattes, lui qui ouvre des yeux énormes sur ce monde qu’il découvre, en face Giuah inclinant, remuant la tête comme par mimétisme. L’enfant cheval, dominé par son maitre, ,glissant avec rudesse , combats, matchs de polos afghans improvisés jusqu’au comble de l’horreur ! Jeu du pouvoir de l’argent, la jeune mendiante et les deux garçons, injustice, cruauté et toujours cette vérité certaine !
Homme-cheval-objet que celui-ci n’hésite pas à prêter, louer, et ainsi de suite. Véritable relation dominant dominé puisque celui-ci ne rue pas dans les brancards, pardonnez moi l’image, elle n’est pas censée faire sourire, le jeu continuera. ..Jusqu’à….
Quelques rares (trop) bouffées d’air frais, de moments de détentes, à l’occasion d’un bain, d’un moment de jeu et de danse commune, rappelant que les hommes aussi cruels soient ils restent des enfants ou vice versa!
Voila dans l’ensemble un film rare car par trop véridique dans ce qu’il a de fictif, toute l’inhumanité inhérente à l’être humain..Vous avez dit paradoxal. ..Hélas oui, trop de fois oui !*
* oui je ne suis pas à une incohérence prés, un paradoxe ?Pas si sur !!!
Le Site Officiel
Excessif.Com "..Et pour nous spectateurs, une situation de plus en plus difficile à soutenir à mesure que se déroule le film... Telle est la force de L'Enfant-cheval. Un film éprouvant, d'une grande dureté, sans complaisance, ni pitié. Mais qui ne se voile pas la face. Et nous entraîne, caméra à l'épaule, au coeur de cette tragédie. Mais sans aucun parti pris..." & "..Comme le suggère la réalisatrice : « demandons-nous combien de fois chacun d'entre nous est devenu le cheval d'un autre ? Ou a utilisé quelqu'un comme son propre cheval ? ». Imparable..."
CritiKat.Com "..le film préfère la noirceur d’un monde au charme initial annoncé par la fable. L’effet miroir est sans concession, mais il est aussi désenchanté. Cela commençait comme un rêve, c’était pourtant un cauchemar...."
Le Monde.Fr - "L'Enfant cheval" : le maître et l'esclave
"..En poussant la logique de l'aliénation, de la régression et de la cruauté jusqu'au bout, le film suscite donc chez le spectateur un véritable malaise, dont il appartiendra à chacun de déterminer s'il est à mettre au compte de la complaisance ou du courage de cette œuvre. Ne serait-ce que pour cette raison, ce film est à découvrir..."