Sylvie Durbec/Conte oriental

Par Angèle Paoli
« Poésie d'un jour
(Pour faire défiler les poésies jour après jour,
cliquer sur les flèches de navigation)


CONTE ORIENTAL
(extrait)

[…] Regarder apaise notre attente.

Émergent au loin d’étranges silhouettes.
On dit que ce sont les hommes du vent.
Il existe au nord des pays de neige aussi blancs que des salines.
C’est ce que racontent les oiseaux lorsqu’ils reviennent nous voir.
Ceux que je préfère, ce sont les roses, ils nous ressemblent.

À personne ici, je n’oserai dire que nous ressemblons à des oiseaux.
Nous, si petits, si friables sous les doigts.
Crispés en notre état de cristaux.
Mouvants comme le flux et le reflux dans les canaux.
Et pourtant si incapables de nous mouvoir.

Il y a toujours une ombre à approcher de la lumière.
Ici, en plein soleil.
Ou en pleine nuit sur la saline,
lune blanche.

Parfois une peur nous vient.
Bruit terrifiant des machines à trier le sel.
Mais nous, si jeunes encore dans le monde,
Si neufs et puis tout se finit dans un sac,
Disent certaines voix : pourquoi ? […]

Sylvie Durbec, « Conte oriental », in La Revue des Archers, Publication littéraire semestrielle, N° 16, Éditions Titanic-Toursky, mai 2009, page 170.



SYLVIE DURBEC


Source

Voir aussi :
- (sur Poezibao) Sylvie Durbec et les éditions Cousu Main ;
- « Sylvie Durbec, libraire au milieu des champs », article de Thomas Wieder paru dans l'édition du Monde du 15 août 2008 (fichier Word) ;
- (sur Chapitre Nature) une bio-bibliographie de Sylvie Durbec ;
- le blog de La petite librairie des champs.



Retour au répertoire de mai 2009
Retour à l' index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes