Vous pouvez lire à partir de ce matin l'intégrale de l'entretien sur Auracan.com. Comme toujours, je vous propose un extrait choisi et quelques visuels inédits.
Comment avez-vous travaillé cet univers graphique original ?
Il y a une base historique certaine. Parmi mes influences, je citerai d’abord Gustave Doré. Il y a aussi des films comme le Cid d’Anthony Mann avec Charlton Heston et Sophia Lauren, Kingdom of Heaven de Ridley Scott et tous les films sur les croisades comme Richard Cœur de Lion et Robin des Bois. Côté bande dessinée, il y a bien sûr les Tours de Bois-Maury d’Hermann : il n’y a que deux ou trois tomes qui se consacrent aux croisades, mais c’est toujours en fond de toile. Il y a encore des tableaux comme à Versailles avec une salle contenant une douzaine de grands tableaux sur les croisades. Je m’imprègne donc de toute cette source d’inspiration historique. Petit à petit, je rentre dans un autre univers car le scénario me demande de créer des choses extravagantes comme la transformation du Qua’dj qu’on verra dans le T3, des personnages comme Sarek Pacha, comme le Maître des machines. Même s’ils ont un côté fantastique, ils restent crédibles car ils sont accessibles au lecteur par tels ou tels éléments, une certaine armure ou un casque. Après, il faut une dose d’imagination : je ne dirais pas que c’est inné, mais c’est quelque chose que je travaille en regardant les films, en lisant des livres. Il faut arriver à le sortir de manière positive. C’est aussi un jeu entre Jean et moi. On se stimule, on a chacun nos envies : moi graphiques, lui scénaristiques. On se tend la perche, on se bouscule un peu et ça donne ce qu’on voit dans Croisade !
Croisade - T.3 : le Maître des Machines, crayonnés pages 50 et 51 © Xavier - Dufaux / Le Lombard
Photo Philippe Xavier, Jean Dufaux et Jean-Jacques Chagnaud © Manuel F. Picaud / Auracan.com