Les montagnes jaunes, ou les plaisirs du tourisme de masse

Publié le 02 juin 2009 par Vuesdechine

Voyage d’avril 2007

Je quitte Shanghai en train de nuit pour gagner le Huang Shan, une des montagnes sacrées en Chine. Je me rends compte sur le quai de la gare que je ne suis pas en couchette mais en assis dur – soit la 4ème et dernière classe des trains chinois – pas classe du tout. En plus jeudi a eu lieu une sorte de Toussaint chinoise, donc tout plein de gens voyagent sans place assise pour aller honorer leurs ancêtres, beaucoup de promiscuité, de bavardages et de rigolades dans les oreilles m’empêchent de dormir jusqu’à 4 heures du mat au moins…

Rendue à Huangshan 1h30 de bus m’attendaient pour arriver à la porte de la montagne. Je m’attendais à trouver du calme et me voici dans un parc touristique géant ! Un téléphérique me mène en haut du pic car je ne veux pas monter les escaliers – je déteste monter des escaliers, je préfère les bons vieux sentiers pyrénéens !

Enfin arrivée au sommet, 4 heures après mon arrivée à la gare, j’ai du m’arrêter dans 3 hôtels pour trouver un lit dans un dortoir à 20 euros la nuit. Je me dis que randonner un peu me changera les idées… Que nenni: 2 heures de randonnées plus tard, je reviens encore plus blasée: des troupeaux de touristes chinois bouchent la vue, leur voix couvrent le calme et le chant des oiseaux.

Je réalise alors qu’aucune douche m’attend dans ce dortoir. Je réussis à négocier un remboursement et redescends la montagne à pied par les escaliers: plus de 3 heures de descente abrupte… Heureusement je rencontre 2 Belges en route avec qui on se soutient pour cette descente pentue. On trouve un hôtel bien moins cher et avec baignoire pour la nuit.

Le lendemain, j’évite de remonter dans le parc touristique: le droit d entrée est en plus de 20 euros et on arrive à trouver un chemin sans touriste qui suit une rivière et nous mène a une cueillette de thé. Première fois que je vois des arbres à thé. D’ailleurs, ce sont plutôt des arbustes!

Le soir je repars pour une nuit de train. Dans de tels endroits touristiques s’arrête ma capacité d’adaptation et de tolérance face à certains aspects du caractère chinois.

Ce coup-ci, je dors bien en 1ère classe j’arrive à Suzhou, réputée pour ses nombreux canaux, c’est aussi un fleuron du tourisme chinois. Je visite un superbe parc empli de fleurs, pierres et cours d’eau magnifiques, et de touristes, évidemment !