Les pouces dans les bretelles

Publié le 04 juin 2009 par Irene

Je m'attarde rarement sur les débats politiques, qui au mieux m'ennuient, au pire m'exaspèrent. Ce soir, en dînant devant le débat sur les européennes, j'ai ri, ce qui est plus rare. Entre les noms d'oiseaux lancés par Cohn-Bendit à Bayrou (lequel vouvoie le premier, qui le tutoie et lui dit "mon pote" !), Mélenchon qui invectivait Arlette Chabot, transformée en instit' de plateau télé, laquelle lui reprochait de "l'engueuler", franchement, j'ai ri. C'était entre le catch verbal et la cour d'école. Même en classe, je ne me souviens pas avoir vécu un tel brouhaha. Pauvre Arlette. Malgré son air aussi revêche que malaimable, j'avais presque envie de lui donner un doudou, à Arlette. Et que j'te lance un Martine par-ci, un menteur par-là… Je me demande comment tout Français normalement constitué peut accorder un peu de crédit à ce troupeau indiscipliné. Passons, je ne suis pas analyste politique. Chacun son truc ! Mais j'ai bien aimé l'expression du flegmatique professeur Bayrou : "les pouces dans les bretelles". C'est imagé. Et j'aime bien, moi, avoir les pouces dans les bretelles, bien que je n'en porte plus depuis l'âge de 17 ans (ce fut à la mode, à cette époque, pour les jeunes lecteurs qui me donneraient 90 ans).
Hier, dans le grand jardin de Sophie, sûr qu'on aurait eu les pouces dans les bretelles si on en avait porté, tranquilles qu'on était devant notre petit verre de pineau d'Aunis rosé, avec les asperges et les fraises de Richelieu que j'avais achetées le matin même au marché, des tartines de tapenade de Nyons, son sainte-maure, sa salade du jardin et le reste de cake chocolat-noisette que ma belle-soeur m'avait confié. Tout ça après un soin du visage… OK, c'est pas un scoop, mais il y a vraiment des jours plus doux que les autres. Et c'est pas les hommes politiques qui vont nous enlever ça.
Tiens, c'est bientôt la fin du débat, je tends l'oreille, et voilà qu'Arlette nous parle de rosé, justement, comme "produit symbolique de l'Europe". A croire qu'elle m'a entendue et qu'elle me remercie à distance (pour le doudou). Martine a dit qu'elle voulait un vin de qualité. Olivier a dit qu'il offrirait bien "un p'tit verre pour détendre l'atmosphère". Le professeur François, rabat-joie de service, a dit : "Ce n'est pas un enjeu crucial, le savoir est plus important". Xavier a dit, "le rosé, ce n'est pas du rouge avec du blanc". Un consensus autour du vin ? Dingue. Ça vaut bien un coup de X Noir.