Législatives 7 juin : Le Liban capitulera t-il devant le Hezbollah ?

Publié le 05 juin 2009 par Drzz

C’est une Campagne virulente celle qui se déroule en ce moment au Liban  entre l’axe radical et les modérés. Les législatives du 7 juin 2009  entre la  majorité soutenue notamment par Washington et l’Arabie saoudite, et celle du Hezbollah et de ses alliés soutenus par l’Iran et la Syrie sera  un examen réel  pour le Liban. Cette confrontation va déterminer l’orientation de ce pays par ces législatives qui pourraient être remportées par le puissant parti chiite, allié de la Syrie et de l’Iran mais bête noire de  la majorité parlementaire antisyrienne.

Au Liban, les élections législatives du 7 juin sont considérées comme à “haut risque” car elles pourraient établir l’hégémonie du Hezbollah et de ses alliés sur le pays du Cèdre. Le courant de Saad Hariri, fils du Premier ministre assassiné semble être méfiant quant à l’aboutissement de ces législatives. La menace des organisations armées du Liban a crée une atmosphère d'intimidation dans le contexte de ces  élections parlementaires.

Les mesures d'intimidation du Hezbollah au Liban avant les élections législatives, prévues ce 7  juin,  semblent porter leur fruit. Un véritable climat de scepticisme  règne dans les cercles démocratiques modérés. Cette "fête" constitue une occasion de plus pour la minorité chiite armée d’imposer son délire à la plupart des concitoyens, qui, loin d’être dupes, considèrent cet événement avec appréhension. Ce, d’autant plus que le pays aux cèdres est devenu une sorte de  « république bananière »  au sein duquel le Hezbollah (qui a finalement réussi à conserver son arsenal militaire) apparaît comme le maître incontesté de la politique libanaise.  

Le quotidien londonien arabophone Al-Sharq Al-Awsat a  publié,  le 27 mai 2009,  un article intitulé « Le Liban deviendra-t-il l´Etat de Hassan Nassrallah ? ».  Son auteur,  le progressiste égyptien Dr Abdel Munim Saïd, directeur du Centre Al-Ahram d´études stratégiques affirme que « Le Hezbollah a déclaré qu´il n´était pas un Etat dans l´Etat mais l´Etat libanais lui-même ». « C´est un avant-poste iranien sur le sol libanais ».

Au mois de mai 2008, le Hezbollah a eu recours à la désobéissance civile ainsi qu’à des moyens militaires pour protéger ses infrastructures. Ces actions armées ont été pour le Hezbollah une manière de défier le gouvernement et de contester ses décisions. Elles étaient un défi lancé à l’autorité légale au moment où celle-ci tentait de consolider son autorité. L’émergence et le renforcement de combattants intégristes étrangers basés autour de Tripoli sont également un sujet de préoccupation, en particulier depuis leurs attaques contre l’armée libanaise régulière 

D’autant plus l’arsenal militaire de ces groupes est un défi direct à la souveraineté de l'Etat libanais et un obstacle au processus démocratique normal du pays. La force armée du Hezbollah  nuit  aussi à la stabilité de la région et est incompatible avec les objectifs de la résolution 1559 (adoptée en 2004)  qui exige le  respect de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban.

Aidé par l'Iran et la Syrie, le Hezbollah ne respecte pas la Résolution 1701 du Conseil de Sécurité et continue à développer son arsenal militaire au Sud Liban. Le Hezbollah dispose aujourd’hui de plus de roquettes qu’il avait avant la guerre de juillet 2006 et il cherche à  renforcer son pouvoir au Liban sud alors les élections législatives au pays approchent. Il est aidé par cela par les islamistes prosyriens qui  ont créés  une atmosphère d'intimidation dans le contexte de ces élections parlementaires.

Le 7 juin   sera un jour capital pour les libanais  ; si le pouvoir tombe aux mains de Nassrallah, le réarmement du Hezbollah et son emprise sur le Liban vont s’intensifier. Le Liban sera carrément  l'otage du Hezbollah qui lui-même est aux ordres de l'Iran. Dans ce cas,  la première mesure de salubrité  à prendre est que le Liban doit être boycotté par la communauté internationale ainsi que les institutions financières comme le Fonds monétaire international (FMI).

 

 

Ftouh Souhail