Les élections européennes, cruel révélateur de la dissolution de la démocratie en France

Publié le 07 juin 2009 par Objectifliberte

Je viens d'aller participer à la grande mascarade démocratique que l'on appelle "élections européennes", uniquement parce que Louis Marie Bachelot et Alternative Libérale ont finalement, à force de combativité, réussi à présenter une liste dans le grand ouest. Sans quoi, j'aurai profité du soleil et du jardin.

Cette pseudo-élection, d'un parlement où des partis opposés lors du vote se retrouvent dans les mêmes groupes parlementaires après l'élection, d'un parlement dont l'agenda est décidé par une (grosse) commission de fonctionnaires cooptés dont le seul but dans la vie semble d'être de pourrir la nôtre, est de surcroît une insulte au concept même de démocratie, du moins en France.

Le parti Newropeans, dont je ne partage pas les vues qui sont à la politique ce que le gloubiboulga est à la cuisine, mais qui fait néammoins oeuvre utile en dénonçant les biais de ce scrutin, a classé les procédures électorales de chaque pays en fonction de leur degré de démocratie: accès des petits partis au scrutin, éligibilité, etc...

Et, selon leur étude, le pays le moins démocratique est... la France, pays des droidloms et du protectionnisme pro-grands partis.

La France est le seul pays à imposer aux partis le paiement intégral des professions de foi envoyés aux électeurs et des bulletins de vote envoyés dans les bureaux. Compter 120 000 à 150 000 Euros de frais pour approvisionner une seule région de vote en bulletins en quantité suffisante pour tous les bureaux et les électeurs en profession de foi. 

Certes, les bulletins sont téléchargeables. Heureusement, car même si un parti décidait, comme l'a fait AL, de payer non pas pour un approvisionnement intégral, mais pour 10% du nombres d'inscrits par bureau et sans envoi de profession de foi par la poste, il ne serait pas certain, malgré tout, de trouver des bulletins sur la table de chaque bureau. En cause, manifestement, de très gros problèmes d'organisation de l'approvisionnement des bureaux par les préfectures. Dans mon bureau, sur 20 listes, seules 13 présentaient des bulletins sur la table. Les bulletins AL n'y étaient d'ailleurs pas.

Curieusement, dans le bureau mitoyen (une seconde salle dans la même école primaire du quartier), seuls 12 partis avaient leur bulletin présent sur la table de choix. Il y a donc un parti qui était présent dans un bureau et pas dans l'autre, à dix mètres de distance.

Disons le tout net: si l'élection européenne était un concours administratif d'entrée dans la fonction publique, elle serait annulée par un tribunal administratif pour bien moins que ça. Mais je doute que ces dysfonctionnements ne perturbent moindrement le ron-ron de nos élites politiques qui s'y entendent pour maintenir l'illusion de l'existence d'une société démocratique dans notre nomenklaturie.

Pour les partis établis, gavés d'argent public (enfin, on supposera naïvement qu'il ne disposent QUE d'argent public...), ces dispositions financières ne sont pas une contrainte. Pour les petits partis qui voudraient renouveler l'offre politique, cette barrière est infranchissable, surtout dans un système ou les individus ne sont pas libres de verser les sommes qu'ils voudraient au parti de leur choix.

Inutile de préciser qu'il y a peu de chances que je me fende du moindre commentaire sur les résultats de ce simulacre d'élection. Sauf divine surprise libérale, évidemment.

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