Les beignets de fleurs d’acacia de Brother Filou

Par Estebe

Bonjour,

L’autre jour, nous gambadions tranquilou dans les prés verts gascons. Brother Filou, d’humeur radieuse, enfilait les calembours, les ruades politiques et autres anecdotes de terroir. Brusquement, il avise un acacia en fleur. «Tiens, on pourrait se faire des beignets», qu’il fait. Diable d’homme! Des beignets de fleur d’acacias? Le joyau du patrimoine culinaire sucré, comme ça, au débotté? Quelle hardiesse!
Sitôt dit, sitôt fait. De la poche revolver de Brother Filou jaillit un sécateur. Il attrape au lasso une haute branche bien pourvue en grappes nacrées. Et clic clic, entreprend une cueillette express. Sans cesser de bavarder.


De retour à la maison, Brother Filou, toujours papotant et allègre, extirpe un livre de cuisine d’un coin obscur du placard. Un vrai livre de mémé, corné et jauni par les années, prélignaquien, prémaïtésien, prébocusien même sans doute. Le Filou feuillette le grimoire d’une main leste; tombe sur la page des beignets; et commence sa mixture tout en chantonnant un vieil air du répertoire:
Ra ra rasputin
Lover of the russian queen
There was a cat that really was gone
Ra ra rasputin
Russias greatest love machine
It was a shame how he carried on

Avant le troisième couplet, Brother Filou avait roulé les fleurs dans la pâte. Avant le dernier refrain, fait frire le tout dans une poêle multi vintage. Friiiiiitch.
Puis le voilà qui nous met ses beignets sous le nez, comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde.
Délicieux, les beignets. Light, subtils et parfumés.


La recette? Ben, on ne la connaît guère.
Demandez donc à Brother Filou.

Tchou!