Et maintenant ... les soins palliatifs

Publié le 11 juin 2009 par Zoerose

La situation se dégrade encore ... ils lui ont enlevé les perfusions de morphine et les ont remplacé par des patch de morphine, encore plus efficaces parait-il ... dans le but de la faire s'éteindre le plus "sereinement" possible. Nous n'avons plus aucun espoir d'amélioration ... la fin est proche, peut-être la délivrance pour elle ... mais l'idée même de l'"absence" m'est insupportable.

Pourquoi est-ce que j'étale tout ça sur ce blog, aux vues de qui veut s'arrêter là ? Pas du tout par voyeurisme. Simplement parce que le fait de mettre des mots sur ce que je vis m'oblige à recadrer mes idées, j'ai l'impression de faire une pause et de rationnaliser l'impensable, l'inconcevable : la perte d'une mère, alors que je me sens encore tellement enfant !

Mais je vais grandir, ne serait-ce que pour tenter d'épauler mon père qui est si proche de ma mère. Il se sent complètement désemparé ... 39 ans de vie commune. Ils vivaient ensemble, travaillaient ensemble, sortaient ensemble et petit à petit il réalise qu'il ne sera plus que SEUL.

Biensûr je suis là, ses petits enfants sont là, son fils est en Corse, mais il pourra y aller quand bon lui semble ... en attendant il va devoir apprendre à vivre le quotidien tout seul. Jamais il n'a vécu seul. Il habitait chez ses parents lorsqu'il a rencontré puis épousé ma mère, à l'âge de 20 ans.

Il est grand temps que mon père et moi apprenions à nous connaître ... vraiment. Que nous apprenions à créer une complicité entre nous, que nous apprenions à nous parler, à nous découvrir tels que nous sommes. J'ai toujours été à leurs côtés, mais jamais vraiment proches, jamais je ne me suis confiée à eux, jamais ils n'ont eu de mots tendres (sauf ma mère, rarement), jamais ils n'ont dévoilé leurs sentiments ... par crainte de se montrer faibles sans doute.

Il faudra sans doute que je fasse le premier pas dans cette direction, pour briser une espèce de tabou familial qui consiste à toujours garder ses sentiments cachés, enfouis ...