Le 7 juin un vent nouveau a enfin soufflé sur la Belgique : Ecolo, le parti vert francophone, a remporté de manière indiscutable les élections régionales en Wallonie et à Bruxelles en s’imposant comme le troisième parti derrière le PS et les libéraux du MR mais devant les sociaux-chrétiens qui n’osent plus dire leur nom (cdH). Ce petit parti devenu grand a plus que doublé ses voix dans les deux Régions et plus que triplé son nombre d’élus par rapport à 2004.C’est évidemment une excellente nouvelle, une grosse bouffée d’oxygène dans le marigot pollué par la particratie. Voici enfin un parti démocratique sain, vierge de scandales et de magouilles, qui parvient à enrayer le manège du monolithe socialo-libéral-catho en place depuis des décennies. Cerise sur le gâteau, la situation est identique pour le scrutin européen.
Ce qui est frappant, c’est qu’en Flandre, le parti frère d’Ecolo – Groen – reste assez peu populaire et sans grande influence politique. Pourquoi ? Ce n’est qu’un avis personnel, mais il faut bien admettre que le parti écologiste francophone est devenu un parti refuge voire de rejet pour un très grand nombre de frustrés et de déçus de la particratie sudiste. En Flandre, les déçus – qui paraissent moins nombreux compte tenu de l’efficacité politique qui y règne - votent généralement pour les partis ultra nationalistes d’extrême-droite ou de droite extrême. Faut-il rappeler qu’en Wallonie l’extrême-droite a été laminée et que l’on vote plus volontiers à la gauche du centre-gauche ?Vainqueur donc, Ecolo, mais au pied du mur avec une flopée de nouveaux élus débutants et sans grande expérience politique. Est-ce un handicap ? Je ne le pense pas car les ténors du parti sont, eux, bien aguerris et jouent depuis longtemps un rôle important au sein de l’opposition, tant au régional qu’au fédéral. Il est évident que le parti va maintenant jouer gros - et on l’attend au tournant - car il va plus que certainement se trouver au pouvoir.
Les grandes manœuvres pour constituer les futures coalitions sont en cours aux trois niveaux de pouvoir (Wallonie, Bruxelles, Communauté Française). Les indéboulonnables PS et MR, craignant comme la peste d’être relégués dans l’opposition, font le beau pour s’approprier les faveurs de la fée Ecolo, mais celle-ci a clairement posé ses conditions en matière de programme et d’éthique politique. Et c’est du costaud, de l’imbuvable pour certains. Quant au cdH, il croise les doigts en attendant qu’on l’invite à danser. .
éé
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