[interview] Empyr pour la sortie de leur EP digital "Your skin"

Publié le 12 juin 2009 par Lindt
La semaine dernière je rencontrais 4 larrons d'Empyr, le groupe hybride rassemblant des membres de Kyo, Pleymo, Watcha et Vegastar. En fait je ne devrais même pas faire mon introduction en présentant le groupe comme ça, car apparemment aujourd'hui Empyr existe en tant que formation à part entière et non comme un side project qui aurait besoin de la notoriété cumulée de ses musiciens pour se faire valoir. En tout cas le groupe semble beaucoup y croire (ou l'espérer ?).

Quand on écoute leur dernier EP (disponible uniquement en digital ce qui est plutôt malin), on a envie d'oublier les trop sages Kyo, la mèche bien collée sur le front et le minois frais. On veut de la voie éraillée, du crade et du Whisky. Et ça part pas trop mal en fait avec un premier titre entraînant, un peu gras et velu comme on les aime. Pas de bol tout s'effondre avec le refrain qui sonne malheureusement très pop malgré quelques passages lourds qui font du bien. C'est donc le cul entre deux chaises que je me suis installée devant les lascars pour parler musique, téléchargement, projets...

Je ne vais pas vous faire un cours d'histoire pour vous raconter la genèse d'Empyr, sachez juste que c'était un départ un projet de potes qui s'est révélé plutôt encourageant (les ébauches de morceaux plaisaient à chacun, les affinités humaines se sont concrétisées en affinitiés artistiques...). Toujours est-il que pour l'instant ils ne savent pas combien de temps ils vont exploiter la chose (quand on sait que leurs groupes d'origine respectives n'existent plus, ça risque de durer encore un moment). En fait chacun voulait sortir de son carcan et de l'image qui lui collait à la peau (trop grand public pour les uns, trop metal pour d'autres...) et Empyr leur permet de trouver un juste milieu.

Comment vivez-vous ce bagage qu'que vous traînez derrière vous ?
Flo : Ca fait partie de notre histoire, ça permet aux gens (particulièrement aux journalistes) de nous situer, mais on a notre propre public à présent, et non un mix des fans des 4 groupes (sur les titres live y'a quand même pas mal de nénettes qui braillent). Le groupe a donc aujourd'hui sa crédibilité en tant que tel.
Fred : C'est même plutôt excitant pour nous de repartir de zéro, de tâcher de séduire des personnes qui ne nous connaissent pas. D'ailleurs on commence à se frotter à l'international, c'est frustrant de se dire qu'on ne peut pas s'exporter à cause de ce complexe du rock français qu'on a ici.

Une anecdote de concert ?
Ben : Je suis une victime de Youtube ! Je me suis ramassé un jour sur scène et dès le lendemain c'était sur Youtube.
Et là il a beaucoup de bol parce que je ne l'ai pas retrouvée cette vidéo :)

Votre plus grosse murge ?
Flo : "Plutôt difficile de s'en souvenir, on va dire que ce sont les autres qui s'en souviennent pour nous !"
Fred : Pendant l'enregistrement de leur 1er album, The Peaceful Riot, à Los Angeles (un "rêve de gamin", c'était "comme dans un film") on a beaucoup fait la fête, et notamment une dans une piscine qui rassemblait tous les clichés du genre : des beaux gosses body buildés, des bombes en bikini, de l'alcool à flots...
Ben : ha ouais, j'ai plongé dans le petit bain et fais chier tout le monde pour retrouver mes papiers que je pensais avoir perdus, alors qu'en fait je les avais toujours sur moi...

Si je vous dis téléchargement ?
Ben : je comprends que les gens téléchargent, mais ça me gênent qu'ils s'en défendent avec des phrases comme "c'est une atteinte à ma liberté".
Flo : De toute façon c'est toujours pareil : une liberté contre une autre.
Fred : Les gens pensent qu'en téléchargeant ils empêchent les grand patrons de s'en mettre plein les poches alors que c'est toute une industrie qu'il y a derrière, avec des centaines de métiers !
J'ai l'impression que les choses n'ont plus de valeur une fois qu'elles sont dématérialisées. Autrefois on avait la culture de la belle pochette, l'excitation d'ouvrir son boîtier et de déplier sa jaquette... (je le rejoins totalement)

LA question que vous souhaitiez que je leur pose et que je n'ai pas posée : "Pourquoi ous abillez-vous comme des fermiers ?"
Hé oui, gros débat. En même temps pendant l'interview ils étaient tous bien fringués, ni trop ni pas assez. Y'a juste Ben de Pleymo qui faisait peur en fait.