Contrairement aux européennes, forte participation à la présidentielle... iranienne

Publié le 12 juin 2009 par Sylvainrakotoarison

(dépêche)
Iran: participation "sans précédent" au scrutin présidentiel
à la une
TEHERAN (AFP) - 12/06/09 17:31
Les Iraniens se déplaçaient en masse vendredi pour le scrutin présidentiel, afin de choisir entre le président sortant ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad et l'ex-Premier ministre Mir Hossein Moussavi. Evènement
 
Photographe : Ebrahim Norozi AFP :: Mahmoud Ahmadinejad à son arrivée le 12 juin 2009 au bureau de vote à Téhéranagrandirphoto 1/4photo : Ebrahim Norozi , AFP
 
Photographe : Atta Kenare AFP :: Hommes et femmes en files d'attente séparées le 12 juin 2009 devant un bureau de vote à Téhéranagrandirphoto 2/4photo : Atta Kenare , AFP
 
Photographe : Atta Kenare AFP :: Des Iraniennes se pressent pour voter le 12 juin 2009 à Téhéranagrandirphoto 3/4photo : Atta Kenare , AFP
 
AFPTV :: Les enjeux du scrutin. Durée: 1min52agrandirphoto 4/4AFPTV
1 animation
"La participation sera très bonne et je prévois (...) au moins 70%", a déclaré Mohsen Esmaïli, un membre du Conseil des gardiens de la constitution chargé de superviser les élections.
"La participation des électeurs est sans précédent", avait auparavant annoncé Kamran Daneshjou, responsable de l'élection au ministère de l'Intérieur, cité par la chaîne de télévision Press-TV.
Les bureaux de vote ont ouverts à 08H00 (03H30 GMT) et leur fermeture, prévue à 18H00, a été repoussée à 20H00 (15H30 GMT), a dit M. Daneshjou. Elle pourrait l'être jusqu'à minuit en fonction de l'affluence.
Le taux de participation des 46,2 millions d'électeurs est considéré comme un facteur clé pour permettre à M. Moussavi, conservateur modéré, d'entraîner le président sortant dans un second tour, voire l'emporter dès le premier.
Deux autres candidats, le réformateur Mehdi Karoubi et le conservateur Mohsen Rezaï, sont dans la course.
Des journalistes de l'AFP ont constaté la présence de files d'attentes de plusieurs centaines de personnes devant de nombreux bureaux de vote, à Téhéran comme en province, ainsi à Ispahan (centre).
Dans celui de l'école Shahadayeh Resaneh, dans le centre de Téhéran, la directrice Sakineh Shirlarab a dit à l'AFP à la mi-journée que "700 électeurs avaient voté ici il y a quatre ans. Cette fois 560 l'ont déjà fait (...) et des centaines font la queue dehors".
M. Ahmadinejad, 52 ans, compte sur le vote des classes défavorisées pour obtenir un second mandat de quatre ans, alors que M. Moussavi, 67 ans, soutenu par les réformateurs, table sur un rejet de la politique du sortant.
Les résultats officiels sont attendus dans les 24 heures suivant la clôture du scrutin, selon M. Daneshjou.
Un second tour se tiendra le 19 juin si aucun candidat n'obtient 50% des voix plus une.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a voté juste après l'ouverture du scrutin. Il a souhaité que "la population fasse preuve de calme et empêche des tensions d'apparaître dans les bureaux de vote".
La campagne électorale s'est déroulée dans un climat acerbe entre candidats mais aussi dans une atmosphère festive de manifestations populaires, à un niveau jamais vu dans la République islamique.
Le président Ahmadinejad a voté tôt dans un quartier du sud-est de la capitale. Cultivant son image d'"homme du peuple", il a patienté 40 minutes dans une file d'attente avant de mettre son bulletin dans l'urne, selon l'agence officielle Irna.
M. Moussavi, qui a aussi voté à Téhéran, a vu "un bon présage" dans la forte participation. Il a néanmoins demandé "aux responsables de bien garder les urnes".
Il a aussi fait état d'informations selon lesquelles certains de ses représentants n'avaient "pas été autorisés à servir comme observateurs".
La campagne a reflété des divisions profondes sur l'avenir de l'Iran après les quatre ans de mandat Ahmadinejad.
Ses adversaires ont critiqué notamment sa rhétorique dure sur la crise du nucléaire et contre Israël, qui a contribué à l'isolement du pays.
Le président sortant a repris son slogan de justice sociale et de défense des plus pauvres qui lui avait servi en 2005. Il l'a durci avec des attaques personnelles contre M. Moussavi, accusé d'être soutenu par les "profiteurs" du régime.
M. Moussavi, sorti d'une retraite politique de 20 ans, a lui dénoncé les "mensonges" du président sur son bilan économique et une politique populiste en la matière.
Il a aussi mis en cause l'ingérence possible dans l'élection des Gardiens de la révolution, un corps d'élite, et leur milice du Bassidj, réputée pour avoir joué un rôle décisif dans l'élection de M. Ahmadinejad en 2005.