Sémantique

Publié le 16 juin 2009 par Jeanyvessecheresse

Il fallait y penser ! Manuel Vals l’a fait, pour sortir le Parti Socialiste de la crise qu’il traverse il a deux idées : changer le mot parti et l’adjectif socialiste. C’est sa façon à lui de rénover : on efface tout et on recommence. Et il argumente à sa manière. Changer socialiste car le mot socialisme est sans doute dépassé. Il renvoie à des conceptions du 20ème siècle. Changer parti un mot qui nous enferme dans quelque chose d’étroit. Il préfère rassemblement ce qui renvoie au feu RPR. Décidément le mauvais résultat du PS aux élections européennes entraîne ses dirigeants dans une course à l’échalote dont on se demande où elle va finir. A force de vouloir trouver le truc qui va permettre de tout changer et de placer son auteur en pôle position pour la présidentielle on finit par tomber dans ce genre de gadget qui ne sert qu’à évacuer les questions de fond. Après avoir reproché à Martine Aubry de ne pas avoir trouvé en quarante huit heures les solutions aux problèmes posés par le vote du 7 juin, les contestataires de la direction en sont à sauter sur tout ce qui fait djeun’ pour occuper la scène médiatique. Et pourtant Manuel Vals ne manque ni d’idées ni de talents mais il a oublié cette formule chère à François Mitterrand ; il faut laisser (au moins un peu) du temps au temps et réfléchir d’abord. Car personne ne croira que ce sont les mots parti et socialiste qui ont entraîné le PS sur la pente douce du recul depuis le début des années 2000. Derrière les mots il y a des actes et une pratique et ce sont eux qui leur donne de la force ou de l’anémie. Gérard Collomb est certainement sur une meilleure voie, bien qu’ambitieuse,…