Michelin à plat, mais les salarés ne se dégonflent pas

Publié le 17 juin 2009 par Rebus

 Michelin ferme donc son usine de Noyelles les Seclin, dans le Nord. L'annonce de Bibendum a été commentée, de manières contrastées par Martine Aubry et par  Laurent Wauquierz.

Pour une fois, Martine Aubry donne de la voix, fermer une usine dans un département déjà très touché (qui surtout est son fief) quand on est un groupe de dimension mondiale, à la seule fin  de faire plaisir aux actionnaires, même chez de socialistes placides, ça peut énerver. d'ailleurs, martine est plus réputée pour son caractère paraît-il épouvantable que pour sa placidité.

C'est peut être opportuniste de sa part, bien que son indignation soit certainement sincère, il est quand même rassurant de voir la  Première secrétaire du PS, parti  qui est plus à pleurer qu'autre chose ces derniers temps,  se rappeler que de temps à autres, défendre les ouvriers, ça peut faire partie de ses fonctions.

Quant à Wauquierz, fidèle à son image d'andouille de service libérale mais compassionnelle, le grand mou - maire de la très catho ville de Puy en Velay - se déclare préoccupé.

Wauquierz , illustrant par là le fameux "c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule".

Les futurs laissés pour compte de cette usine de Noyelles eux aussi sont préoccupés. Et ils ont entamés directement une grève, dont on espère qu'elle ne passera pas inaperçue.

Michelin, comme beaucoup d'autres boîtes, utilise la crise pour tailler dans ses effectifs . ses bénfices ont chuté, ils n'en restent pas moins importants mais voilà, il faut rasurer l'actionnaire et pour ça, une seule méthode, lui donner du gras, du dividende rondelet, du dividende qui augmente toujours d'ailleurs, quelle que soit la situation. On assiste donc à une opération typique, je vire, mon cours monte, au revoir, valeur d'ajustement (nom des employés en novlang libérale pour les rares qui ne le sauraient pas).

Mais bon, Wauquierz est heureux car Bibendum continuera de rayonner depuis Clermont Ferrand , via d'hypothétiques investissements. Alors ok, y a un peu de casse, les 276 employés de Noyelles par exemple mais bon, hé, faut être positif, raffarin inside ou presque, 1 093 départs négociés dans le groupe.

C'est beau comme c'est envoyé, un côté on s'entend bien, on se quitte en bon termes, 1093 départs, c'est mieux que 1093 licenciements.

Les grincheux noteront que 1 800 autres postes sont sur la selette, rapprochant donc le chiffre total des 3000, annoncés plus tôt par de ssyndicalistes, quand des Figaro n'ne  voyaient que le modeste total de 1 000.