Cousin Germain

Publié le 19 juin 2009 par Thibault175

Cousine, en fait. La cousine de notre future LOPPSI 2, elle-même petite soeur de la loi Hadopi estropiée il y a peu. Bref, on a déjà vu famille plus heureuse.
Ce qui se passe, et qui ne rencontre pas beaucoup d'écho de par chez nous, c'est que l'Allemagne vient d'approuver la proposition de loi lancée par la ministre des Affaires Familiales, Ursula van der Leyen (soutenue par les sociaux-démocrates et les conservateurs du gouvernement Merkel) visant à bloquer l'accès aux sites pédo-pornographiques.
Malgré l'opposition des libéraux, des verts et de l'extrême-gauche, la loi est néanmoins passée cette nuit. La censure mission en reviendra à l'Office d'Investigation Criminel (BKA). 
Les internautes recevront un message d'erreur au moment de la connexion au site, mais leur adresse IP ne sera pas communiquée. En revanche, ceux qui tenteront de contourner la protection seront poursuivis.
Dès avril, les cinq principaux opérateurs du marché des télécoms allemands (soit les 3/4 de l'activité) avaient déjà accepté le principe de la loi. Dès lors, les dés étaient jetés...
L'Australie a dernièrement adopté une loi similaire, avec les dérapages que l'on connaît... Et c'est exactement le même principe qui soutient la future LOPPSI chez nous : dresser une liste de sites considérés comme dangereux et les blacklister. 
C'est bien là que réside le problème : la liste restant à la discrétion des autorités compétentes, rien ne les empêche de "diversifier"' les thématiques jugées contraires à l'équilibre moral des internautes, comme celle qui les feraient douter de l'éthique irréprochable ou de l'action sans faille du gouvernement...
Plusieurs manifestation ont déjà eu lieu en Allemagne, l'information circule sur Twitter (hashtag #zensursula) et, surtout, l'affaire est à l'origine du plus grand succès de pétition en ligne, "Non à l'indexation et au blocage de sites Internet", qui a recueillie plus de 130 000 signatures.
Les Allemands, en bons hackers, ont d'ailleurs prouvé qu'il existait d'autres moyens pour lutter contre la pédo-pornographie en ligne : ils ont ainsi réussi, en l'espace de 12 heures, à contraindre à la fermeture 60 sites en inondant de mails de protestation leurs serveurs étrangers.
Mais il semble que la démonstration n'ai pas été assez efficace pour le gouvernement allemand...