On pourrait tout aussi rappeler que le film est bourré jusqu'à la gueule de musiques et de chants, artefact idéal pour qu'il se passe toujours quelque chose, selon la méthode de Miguel Gomes :
"En tant que cinéaste, je crois toujours que les choses vont arriver. Il le faut. Je vous donne un exemple : la piste de danse vide… Au début des chansons, les gens sont timides, il en faut toujours un qui se lance, puis deux, puis tu te retournes et c’est plein. Ce va-et-vient, je le connais bien pour l’avoir longtemps observé. Le plan a l’air très composé, très rythmé, alors que je les ai laissés faire (ils savaient qu’on était là pour filmer un bal où eux-mêmes étaient venus), et que nous n’avons fait qu’une seule prise."(interview de Libé).
Si donc Miguel Gomes fait toujours confiance à la musique pour faire advenir la danse, signalons qu'il avait fait l'inverse quelque temps auparavant (en 2004) : inventer, par le biais du cinéma, une danse sans musique et ça donne ça :
Quand je vous disais que ce cinéaste ne pense qu'à jouer...
Merci donc à cette revue (dont je ne comprends pas un traître mot, ne parlant pas espagnol, mais qui m'a permis de mettre la main sur ce petit dessert).