Les blondes sont rarement moins belles de dos

Par Julien3003

(...)
Elle rejoignait son copain sur le quai.
Il sortait d'un combat de boxe. Elle n'avait pas pu venir le voir. Il voulait, avec elle, fêter au plus vite sa première victoire par KO, dès le deuxième round.
Sur son blog, qu'elle tenait sous un autre nom, elle le peignait comme un amant "fougueux et froid, inquiétant et rassurant, à la fois sanguin, jaloux, possessif - mais aussi protecteur. Et animal, bien sûr."
S'il avait su ça, Rémy ne l'aurait sans doute pas suivi comme un pervers dans les couloirs du métro. Ou alors il l'aurait fait plus discrètement. Sans fantasmer. Sans la coller, sans se mettre à lui parler. À insister. À transpirer.
Mais il ne pouvait pas savoir.
- Le pire, confia-t-il le soir même sur son lit d'hôpital à son ami, son seul ami, le pire, répéta-t-il, c'est que quand elle s'est retournée, j'te jure : elle avait une sale gueule.
(...)