Blessures musculaires (sport)

Publié le 23 juin 2009 par Marieclaude

Nous avons rassemblé ici différents types de blessures aux muscles - de la crampe musculaire à la rupture complète d'un muscle - qui peuvent survenir dans la pratique d'une activité physique ou sportive. Un accident musculaire peut compromettre un objectif, ou même une activité de loisir souvent importante pour le sportif. Les connaissances actuelles sur les lésions musculaires et leur processus de réparation permettent d'offrir un traitement plus approprié dans le triple but d'obtenir une meilleure cicatrisation, d'éviter le passage à la chronicité et de diminuer le risque de récidive.

Selon le National Institute of Arthritis and Musculoskeletal and Skin Diseases, plus d'un tiers des blessures sportives surviennent chez les jeunes adultes actifs (âgés de 25 à 44 ans), et se produisent 30 % plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes.

Types de blessures musculaires

  • La crampe musculaire est une contraction douloureuse, involontaire et passagère d'un ou de plusieurs muscles. Elle peut survenir au repos ou à l'effort. Les crampes qui surviennent dans la pratique d'un sport ont une origine complexe; on croit qu'elles seraient le résultat d'une insuffisance d'apport d'oxygène ou d'électrolytes sanguins. Habituellement, elles sont un signe d'épuisement. Une crampe persistante est appelée contracture.
  • La contusion musculaire (aussi appelée charley horse lorsqu'elle survient dans les jambes) est la conséquence d'un coup reçu sur un muscle en phase de contraction. Elle se manifeste par une douleur musculaire localisée au point d'impact, de l'enflure et une ecchymose (épanchement de sang sous la peau consécutif à une rupture des vaisseaux), qui sont d'autant plus importantes et profondes que le choc est fort.
  • L'élongation ou « claquage » est l'allongement traumatique du muscle. L'élongation survient durant une sollicitation excessive à la limite de l'étirement du muscle ou à la suite d'une contraction trop forte du muscle. Une élongation extrême peut mener à une déchirure partielle ou complète. Les muscles de l'arrière de la cuisse, les ischio-jambiers, sont les plus susceptibles de subir une élongation. Le terme claquage (un « clac » serait audible) est habituellement utilisé pour parler des élongations plus graves, avec lésion de nombreuses fibres musculaires.

L'échographie et l'IRM (imagerie par résonance magnétique) sont les examens d'imagerie les plus adaptés pour faire le diagnostic lorsqu'on soupçonne une rupture complète du muscle.

Causes

La majorité des lésions musculaires atteignent les membres inférieurs et sont attribuables à la pratique d'un sport, principalement les sports de contact (football, boxe, etc.) et ceux qui demandent des départs rapides (tennis, basket-ball, sprint, etc.). Elles peuvent être produites :

  • en début d'exercice par un entraînement excessif ou insuffisant, un mauvais échauffement ou une mauvaise technique de préparation physique;
  • en fin d'exercice par la fatigue, un déficit de souplesse du muscle, un allongement contrarié du muscle;
  • par des mouvements brusques, violents et non coordonnés, particulièrement s'il y a déséquilibre entre la force des muscles agonistes (qui font le mouvement) et celle des muscles antagonistes (qui font le mouvement inverse) – par exemple, le biceps et le triceps;
  • par un coup direct avec un objet dur (crampon, genou d'un autre sportif, poteau, etc.);
  • en raison d'un effort trop intense ou prolongé;
  • par une blessure musculaire antérieure mal guérie;
  • par du matériel d'entraînement inadapté.

Symptômes

Crampe musculaire

  • Un raidissement d'un muscle accompagné d'une douleur intense.
  • Une perte de mobilité des articulations liée au muscle.

Contusion

  • Une ecchymose au muscle atteint, sans fracture ou déchirure de la peau.

Élongation ou claquage

  • Une raideur et une douleur vive, aiguë et brutale à un muscle. La douleur se manifeste à la contraction du muscle, à l'étirement et à la palpation. L'atteinte impose l'arrêt de l'effort, mais permet toujours le mouvement. Plus la blessure est grave, plus la douleur est intense et plus la perte d'amplitude articulaire est importante.
  • Si l'étirement est important, une ecchymose (appelée familièrement bleu) et une enflure apparaissent.
  • En cas de déchirure importante ou de rupture, la douleur est comparable à un coup de poignard. L'ecchymose est souvent énorme. Le muscle n'est plus fonctionnel.

Personnes à risque

  • Toutes les personnes qui pratiquent un sport : des athlètes professionnels aux athlètes amateurs et aux adeptes de sports de loisir.
  • Ceux qui entreprennent un programme d'exercices physiques (routines de mise en forme), seuls ou en groupe avec un animateur (aérobiques, musculaires et de détente).

Facteurs de risque

Contrairement à ce que l'on a longtemps cru, les étirements pratiqués avant l'activité physique ne diminuent pas le risque de blessure musculaire et pourraient même être un facteur aggravant s'ils sont effectués sur les muscles « à froid » (sans échauffement préalable). Il vaudrait mieux les faire après l'activité physique.

  • Un échauffement insuffisant avant la pratique d'un sport.
  • Une mauvaise hygiène de vie (manque de sommeil, alimentation déficiente, etc.), qui engendre fatigue et faiblesse musculaire.
  • L'âge : l'élasticité et la solidité des muscles et des tendons diminuent avec l'âge.
  • L'utilisation d'anabolisants (substances entraînant un accroissement du système musculaire), qui favorisent le développement de la fibre musculaire, mais fragilisent les tendons.
  • Des problèmes psychologiques contrariant les sensations proprioceptives (sensations qui ont leur origine dans le corps et qui renseignent sur l'équilibre et les déplacements).
  • Certains troubles statiques (de la colonne vertébrale, du genou, du pied, etc.).
  • La raideur musculaire.
  • Le manque d'hydratation.
  • Une physiothérapie insuffisante ou mal conduite.
  • Des exercices de musculation ou d'étirement inadaptés ou mal pratiqués.
  • La mauvaise qualité des installations sportives ou de l'équipement sportif.

Prévenir les crampes musculaires

  • Évitez la déshydratation en buvant avant, durant et après l’exercice, par petites quantités. L’hydratation aide à maintenir la circulation sanguine dans les fibres musculaires.
  • Alternez l’eau et les boissons pour sportifs, qui ont l’avantage de contenir des sels et des minéraux. Les crampes peuvent être causées par un manque de sodium et de potassium dans le muscle.
    Conseil
    . Diluez les boissons pour sportifs, qui contiennent souvent trop de sucre. Ces boissons devraient être limitées aux activités intenses qui durent plus d’une heure.
  • Reconnaissez les signes de fatigue et sachez vous arrêter avant que les crampes n’apparaissent.
  • Progressez graduellement dans un sport. La fatigue musculaire qui survient lorsque le muscle n’est pas habitué à fournir la force demandée peut causer les crampes.

Prévenir les contusions

  • Portez les équipements de prévention : casque, protège-tibia, genouillères, chevillères, etc.

Prévenir l’élongation

  • Ayez une bonne hygiène de vie : adoptez une alimentation équilibrée et le maintien d’un poids santé (l’obésité peut entraîner une contrainte ou une tension sur les muscles), avec un sommeil régulier.
  • Ayez recours aux services d'un entraîneur compétent, que ce soit pour vous initier à un nouveau sport ou parfaire vos techniques.
  • Évitez d'augmenter brusquement l'intensité dans la pratique d'une activité professionnelle ou d'un sport exigeant. En y allant progressivement, on laisse au corps le temps de s'adapter et l'on renforce les muscles tout en assouplissant les tendons.
  • Respectez un temps de repos pour récupérer suffisamment après les entraînements et les compétitions.
  • Adaptez votre activité sportive à votre forme physique et à votre âge.
  • Prévoyez un bon équipement et des chaussures qui corrigent les défauts d'appui éventuels.
  • Avant l’activité physique : préparez votre organisme à l’effort (cardio-vasculaire, musculaire, tendineux) avec un échauffement progressif de vos muscles et de vos tendons (environ 10 minutes). Un footing léger (course à pied entrecoupée de marche) convient. Consultez un entraîneur spécialisé dans le sport pratiqué.
  • Après l’activité physique : faites une séance d’étirements progressifs, en effectuant alternativement une tension maintenue quelques secondes, puis un relâchement, et en prenant soin d’étirer lentement tous les muscles utilisés pendant l’activité physique. Les étirements sont des exercices très intéressants à condition de les utiliser de façon modérée.
    N.B.
    Évitez les étirements après un entraînement qui vous a semblé très dur.

Traitements médicaux

Traitement des crampes

La première chose à faire pour faire cesser la crampe est d’étirer le muscle en faisant le mouvement contraire à celui qui a causé la crampe. On peut aussi pratiquer un léger massage et appliquer de la glace. L’application de glace permet à la fois de réduire la vitesse de contraction du muscle et de prévenir la réaction inflammatoire.

Traitement de l’élongation et de la contusion

Le temps de cicatrisation de la fibre musculaire étant en moyenne de 12 jours, le repos sportif s’impose dans tous les cas d’accidents musculaires, et sera d’autant plus long que l’atteinte est plus importante. Dans les jambes, une élongation légère ou moyenne peut prendre jusqu’à six semaines pour guérir. L’élongation grave et la déchirure complète du muscle doivent être prises en charge immédiatement par une équipe médicale, qui immobilisera le membre et entreprendra probablement une chirurgie lorsque la déchirure sera confirmée. Les conseils suivants portent sur l’élongation légère à moyenne.

Phase aiguë

Au cours des trois jours (72 heures) qui suivent le traumatisme, le traitement de l’élongation légère à moyenne est basé sur le principe RGCÉ. Le but de ce traitement est de faire cesser l’hémorragie dans le muscle.

  • Repos : pour prévenir l’aggravation de la blessure. Si la blessure se situe à la jambe ou à la cheville, éviter de se lever le premier jour et maintenir la jambe élevée.
  • Glace : pour soulager la douleur et réduire l'inflammation en resserrant les vaisseaux sanguins.
  • Compression et Élévation : pour limiter le gonflement et l'accumulation de fluide autour de la zone blessée.

Toute application de chaleur et tout massage sont formellement proscrits. Le massage (et même la palpation) risque d’exagérer la douleur, d’aggraver les lésions et de provoquer une hémorragie.

Conseils pour l’application de glace

La glace doit être appliquée de manière à bien épouser la forme de la zone blessée. Elle doit être placée dans un sac maintenu avec un bandage, sans trop serrer pour ne pas arrêter la circulation sanguine, mais suffisamment pour permettre une compression qui arrêtera le saignement. Placer une serviette entre le sac et la peau et maintenir le sac de glace avec un bandage, sans serrer trop pour ne pas arrêter l'écoulement du sang. La glace ne resserre les vaisseaux sanguins que pendant environ 10 minutes, après quoi ils « regonflent ». C'est pourquoi elle ne doit être laissée en place que durant 10 à 12 minutes à la fois.
Fréquence. Répéter ainsi toutes les heures ou aux deux heures en gardant continuellement le membre blessé en élévation. Cette procédure doit être suivie plusieurs fois durant les deux premiers jours après une blessure. Continuer ensuite l’application de glace deux à trois fois par jour jusqu’à ce que la douleur ait disparue, au repos comme à l’exercice.

Médicaments. Il est possible d’utiliser les médicaments anti-inflammatoires pendant deux ou trois jours lorsque la réaction inflammatoire est importante. Cependant, ils ne remplacent pas la compression et l’application de glace. De plus, il faut toujours se méfier de leurs effets secondaires sur l’estomac, qui peuvent être majeurs (douleurs à l’estomac, hémorragie digestive, ulcères, etc.). En cas de douleur importante, il est conseillé de prendre des médicaments analgésiques de type acétaminophène (Tylenol®) ou ibuprofène (Advil®, Motrin®).

Exercice physique. S'il existe quelque autre exercice pouvant être pratiqué sans exercer une tension sur la partie blessée, le sportif peut s’y adonner pour se maintenir en forme, mais il ne doit pas faire usage de la partie blessée.

Phase de réadaptation

Traitements de physiothérapie. Dès le deuxième ou le troisième jour, un médecin ou un physiothérapeute recommandera des exercices spécifiques pour renforcer le muscle blessé et commencer à l’étirer doucement. Des massages doux peuvent être pratiqués à distance de la région douloureuse afin de lever les contractures musculaires (en aucun cas il ne faut masser la région douloureuse, sous peine d'aggraver les lésions). Toute forme de massage est contre-indiquée en cas de rupture musculaire. Au-delà de huit jours, le sportif peut reprendre des exercices faciles pour remettre son corps en bonne condition. Par la suite, une rééducation et un entraînement régulier graduel sont entrepris. Leurs buts sont de permettre la cicatrisation de la lésion et de retrouver un muscle indolore, souple et fort.

Reprise des activités normales

L’activité normale doit être reprise seulement lorsque toute douleur a disparu, et que force et mobilité sont revenues à la normale. À long terme, il peut être bénéfique de continuer à faire les exercices de physiothérapie afin d'éviter que de tels événements ne se répètent.

Important. Respecter son traitement du début à la fin est crucial. En outre, cela permet d’éviter la myosite ossifiante, une complication irréversible où du tissu osseux se forme à l’intérieur du muscle. Cette complication concerne uniquement l’élongation moyenne à grave et la contusion.

Bonne journée,

Marie claude