Soutenons les Iraniens dans leur exigence de la vérité des urnes

Publié le 23 juin 2009 par Back2basics

Appel

Ainsi, donc, ces centaines de milliers de manifestants ne seraient que « poussière » selon le président sortant Ahmadinejad ? Ainsi, donc, son propre peuple n’existerait pas?

Par son coup de force électoral, le régime des mollahs décrète l’infaillibilité d’un pouvoir théocratique prétendument supérieur aux choix rationnels des citoyens ; en interdisant les manifestations, en censurant les médias, en procédant à des arrestations arbitraires, en coupant les moyens modernes de communication, il cherche le pourrissement avant l’affrontement.

Le mouvement populaire pacifique des Iraniens peut marquer le début d’une nouvelle ère en Iran qui voit le peuple revendiquer la démocratie. Celui-ci a soif de changement et a choisi, après le scrutin du 12 juin, la voie exemplaire d’un soulèvement démocratique. Il a compris que – sauf à vouloir subir le sort du printemps chinois de 1989 – c’est le moment ou jamais de s’unir durablement pour faire respecter leur citoyenneté. La détermination du pouvoir fait désormais face à celle des Iraniens eux-mêmes unis par le nombre, le calme, la détermination…et le soutien de l’opinion publique internationale.

C’est pourquoi il faut aussi, de par le monde, se faire les relais de leur revendication démocratique : au-delà du respect de leur vote, qu’exigent tous les Iraniens, ceux de l’intérieur comme ceux de l’extérieur, ce qui se passe en Iran peut changer la face du Monde et être porteur d”un avenir neuf.

C’est de cet espoir dont tous ceux qui sont épris de liberté, de justice et de démocratie ont besoin. Nous avons envie que le peuple iranien aboutisse, réussisse ce changement. Les modalités lui appartiennent et le débouché devra très certainement être négocié, mais pour cela, il faut tenir. Certes, cela dépend en grande partie du peuple iranien mais aussi de notre solidarité. Nous voulons lui dire que le monde le regarde en admirant son courage.

Nous demandons la cessation des tirs meurtriers ; nous demandons l’arrêt des violences sur les manifestants ; nous demandons le respect du droit des journalistes de rendre compte librement des évènements en cours ; nous demandons la libération des manifestants arrêtés.

Premiers signataires :

Pouria Amirshahi, secrétaire national du parti socialiste aux Droits de l’Homme
Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste
Pascal Boniface, géopolitologue
Nicole Borvo, sénatrice
Marie-Georges Buffet, Secrétaire nationale du parti communiste français
Elisabeth Badinter, écrivain philiosophe
Olivier Besancenot, porte parole du nouveau parti anticapitaliste
Jean-Christhophe Cambadélis, secrétaire national du Parti socialiste aux relations internationales
Chahla Chafiq, essayiste et nouvelliste
Harlem Désir, secrétaire national du parti socialiste à la coordination
Bertrand Delanoë, maire de Paris
Jean-Pierre Dubois, président de Ligue des Droits de l’Homme
Jacques Fath, responsable des relations internationales du parti communiste français
Caroline Fourest, écrivain, essayiste
Bahman Ghobadi, réalisateur, Caméra d’Or à Cannes 2000, Prix spécial du Jury Cannes 2009
Mamad Haghighat, réalisateur
Marek Halter, écrivain
Benoît Hamon, porte parole du parti socialiste
François Hollande, député
Bariza Khiari, sénatrice
Jacks Lang, ancien ministre
Bernard Langlois, écrivain journaliste
Pierre Laurent, coordinateur national du parti communiste français
Isabelle Lorand, responsable nationale du parti communiste français aux droits humains
Noël Mamère, député les Verts
Jacky Mamou, Président du Collectif Urgence Darfour
Gustave Massiah, président du Cedetim, cofondateur du Forum Social Mondial
Jean-Pierre Mignard, avocat
Vincent Peillon, député européen
Patrick Pelloux, médecin urgentiste
Mohamed Sifaoui, journaliste
Dominique Sopo, président de Sos Racisme
Benjamin Stora, historien
Michel Taubmann, rédacteur en chef de la revue Le meilleur des mondes