La gourmandise est un vilain défaut - Guy Laroche Avenue Montaigne

Publié le 25 juin 2009 par Paniervolant


Comme je vous en faisais part précédemment, je n'avais pas quoi m'ennuyer dans cette maison de couture, où j'avais l'impression que toutes les portes m'étaient grandes ouvertes.
Il est évident que dans de telles conditions, on se sent à l'aise, je dirais même on se sent "chez soi"; alors,  quoi de plus naturel que de faire ce que l'on a envie lorsqu'on se sent chez soi ??


M. Guy Laroche

C'était une collection tout particulièrement réussie qui avait vu le jour cette année là.
Une robe, parmi tant de merveilles avait sérieusement attiré mon attention………………..
Je me voyais déjà dedans.

Bon d'accord, j'aurais pu la réaliser comme il m'était déjà arrivée de le faire discrètement, mais une si jolie robe en trois épaisseurs de mousseline de satin de soie, doublée de mousseline soie, et agrémentée d’un volant jusqu’au bas de la robe, qui se croisait comme un cache-cœur au niveau du décolleté plongeant, c'en était trop !!!
Une véritable robe de sirène !!!

J'avais une soirée, comme d'habitude, ou plutôt j'étais invitée à l’une de ces premières de théâtre, où était donnée une pièce avec Jean Piat.

Accompagnée de mon acolyte habituel, jeune, beau, élégant et charismatique. Il ne me restait plus qu’à assumer une telle soirée !

L'idée me démangeait réellement d'emprunter cette robe.
Quelle idée utopique !!!! Il était préférable de ne même pas y songer, elle n'était pas encore dans le placard aux "nanars"et n'y serait probablement jamais.
C'est là que ma visite habituelle du placard me sembla fade devant tous ces « nanars » déjà portés.




Allez !! Je n'y tenais plus, j'empruntais la robe d'un sublime violet cardinal, réalisée dans cette triple épaisseur de mousseline de satin de soie, que j’accompagnais d'une magnifique cape de crêpe de laine assortie.

Pour avoir bonne conscience, j'avertis quand même cet adorable attaché de presse, Jean-Paul Caboche, avec lequel j'entretenais une certaine amitié très complice. Je me sentais finalement soulagée de cet emprunt interdit et malhonnête de ma part.

Je me rendais donc au théâtre, en charmante compagnie, attirant tous les regards plutôt admiratifs, évidemment avec une telle robe du soir !!!
Je me régalais de cette pièce avec Jean Piat, durant cette magnifique soirée où s'affichait du beau monde et tout ce tra-la-la qui va avec ………….




La première partie de cette pièce à succès s'acheva.........

C’est là que je me levais, comme tout le monde pour applaudir, avant d'aller me désaltérer d'une coupe de champagne pendant l'entracte, quand soudain, j'eus une sensation on ne peut plus désagréable !!!
Je n'osais y croire, le pire venait de m'arriver, non pas pour moi, mais pour la sublime robe en question, qui devait passer le lendemain en défilé sur le podium !!!
Je me retrouvais, ou plutôt la robe, devant un indicent technique féminin, grave et inattendu.  La poisse quoi !!!
Toute confuse et paniquée, j'en informais mon galant compagnon qui alla me chercher un taxi illico. Je m'enroulais dans la cape afin de camoufler cette indiscrétion catastrophique, pour monter dans le taxi, sans m'asseoir, mais à genoux, pour ne pas aggraver les dégâts causés à la robe.




Je rentrais chez moi en catastrophe, fis couler abondamment l’eau froide dans la baignoire, pour y plonger la robe à profusion, tout en priant le ciel qu’elle ne soit pas trop endommagée puis je la suspendis sur un cintre, afin qu'elle sèche un maximum sans trop la froisser, en me promettant de l'apporter le lendemain chez "Pouyanne" le maître teinturier de la Haute-Couture.


Je ressortais aussitôt vêtue d'une robe personnelle de dentelle noire, essayant d'oublier ce qui venait d'arriver à cette robe de collection, pour rejoindre mon compagnon au restaurant, sans avoir vu la seconde partie de la pièce.
Je me sentais soulagée, mais je savais que le lendemain se préparait une autre histoire :
résoudre coûte que coûte le problème de cette sublime robe que je venais d’endommager..............