Et La Terre Fut…

Publié le 25 juin 2009 par Lagrandedepression

Je ne veux pas écrire un post générationnel, dans le genre les « filles nées en 1973 ont trente ans ». Ni un post alarmiste (”de toute façon il est trop tard pour être pessimiste”).

En visionnant le générique de « Il était une fois… l’Homme », un dessin animé de 1978, un sentiment de culpabilité et une profonde tristesse ont jaillit en moi. Car je me souviens parfaitement que j’éprouvais ce sentiment, précisément, lorsque j’étais enfant en regardant ce programme de FR3. Je me sentais tout petit. Comme une poussière dans l’univers. Je regardais le petit compteur temporel en haut à droite de l’écran, et je voyais des dizaines d’années défiler en quelques secondes : la densité de l’Histoire face au vide de mon début de vie. Sans le savoir, je faisais l’apprentissage du temps qui passe, du cycle de la vie, et de l’appréhension de la mort.

C’est un peu tard pour le remercier, car Albert Barillé, le créateur de la série, est décédé en février  2009, mais je souhaite lui rendre hommage. Car cet homme nous avait mis en garde. Dans le dernier épisode de la série « Il était une fois… l’Homme», il anticipait la pollution, la crise alimentaire, la crise des déchets, l’épuisement des ressources naturelles ! Trente ans avant Al Gore et Yann-Arthus Bertrand, Albert Barillé  tirait la sonnette d’alarme d’un monde qui grandit trop vite et qui ne veut pas se calmer, au risque d’exploser. Les dernières images du générique sont d’une noirceur assez inappropriée pour un dessin animé pour enfant : personne ne l’avait remarqué à l’époque. Aujourd’hui, cela me rend encore plus triste. Nous avons tué notre planète. Et nous savions comment l’éviter.

Ajouté à ce parfum de fin du monde, la musique du générique me met la larme à l’œil. C’est une adaptation de la “Toccata et Fugue en ré mineur” de Jean-Sébastien Bach par le compositeur japonais Yasuo Sugiyama. Oui, les génériques de dessins animés ne sont pas tous fait par Jean François Porry et Gérard Salesses. Bien déprimants également certes, mais pour d’autres raisons.