Je conserve le souvenir de discussions homériques avec le corps incroyablement expert des hauts fonctionnaires de Bercy qui m’instruisaient du caractère désuet et contraire au droit européen de mon idée.
La suppression des droits de succession, sans contrepartie, fût décidée par l’équipe de campagne du Président Sarkozy, contre ma recommandation. Sans doute est-ce d’ailleurs, à compter de cette époque, que commença à s’instruire en coulisses mon procès en excommunication. Je n’en tire d’ailleurs aucune amertume puisque j’ai continué, tel un moine soldat, à défendre le programme fiscal présidentiel, face à Eric Besson qui défendait celui de Ségolène Royal. Il conserve toute ma sympathie parce que Dieu que le job est ingrat !
Aujourd’hui nous n’avons plus d’exonération à offrir aux prêteurs, il faudra donc leur servir des intérêts et donc accroitre encore nos dépenses de fonctionnement.
Quant aux dépenses d’investissement que le produit de l’emprunt financera, j’en frémis d’avance. Il se cache dans les dossiers de nos administrations des tonnes de milliards d’euros d’investissements débiles et ruineux. Les études préalables sont souvent prêtes. Puisque ces dossiers foireux n’ont souvent pas passé le cap des derniers budgets. L’ordre de service peut être donné immédiatement. Comme une croissance asphyxiée ne trie par l’oxygène, j’imagine déjà ce qui risque d’en sortir. A l’inverse, des dossiers séculaires d’infrastructures méritent d’être engagés. Ils peuvent changer le visage de la France et son destin économique. Réalisons vite les études nécessaires et surtout confions au privé le soin de les réaliser. A défaut une ruine pire encore nous menace.
Oui décidément notre situation financière n’est pas fatale. Nous pouvons encore la redresser. Cela commande du courage, de la constance, de la méthode et une forte capacité à convaincre l’opinion publique plutôt qu’à lui obéir.