Loterie: de la menue monnaie pour le Quebec

Publié le 28 juin 2009 par Raymond Viger

Une chaîne de télévision a révélé la semaine dernière que Loto-Québec a dépensé presque deux fois plus d’argent en cadeau pour les clients fidèles de ses casinos que pour de la prévention contre le jeu pathologique. 54 millions de dollars ont ainsi été remis aux plus grands joueurs sous forme de voyages, billets pour des matchs de hockey, etc. 30 millions de dollars ont été dépensés en prévention.

Clientèle de luxe

Le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, a défendu les décisions de son employeur en invoquant l’importance d’être compétitif. Les casinos québécois devraient selon lui se montrer aussi généreux que ceux de l’Ontario ou des États-Unis afin de conserver leur clientèle ‘de luxe’. Jean-Pierre Roy a ensuite tenter de donner une justification sociale à cette course à la rentabilité de Loto-Québec en annonçant que la société d’État remettait 200 millions de dollars par année dans les coffres du gouvernement québécois.

Revenus pour le Québec

Bien que déjà connue, cette contribution annuelle de Loto-Québec au budget québécois est consternante pour plusieurs raisons, à commencer par sa futilité en regard des coûts engendrés par le jeu pathologique. 200 millions sur le budget du Québec, c’est de la menue monnaie. 0,003% des revenus de l’État (de quelque 62 milliards) pour être plus précis.

Impacts sociaux du jeu

Pourtant, les coûts engendrés par le jeu pathologique se seraient élevés à 2,5 milliards de dollars par an en 2004. Une étude de cl’Université du Manitoba chiffrait quant à elle les coûts sociaux moyens d’un joueur pathologique pour la société à 56 000$. Ce qui donnerait pour le Québec un montant de près de 8 milliards par année. Ce dernier chiffre est sûrement exagéré et toutes les statistiques présentées ici ont sûrement évoluées depuis la publication des différentes études où elles ont été trouvées. Toutefois, même avec des variations importantes, l’écart entre les revenus fournis à l’État par Loto-Québec et les coûts sociaux et humains engendrés par le jeu pathologique que ces chiffres laissent présager demeure ahurissant.