Quand Star Wars s’appelait “La Guerre des Etoiles”…

Par Nemosandman

Petit moment nostalgie pour vieux cons:
je me demandais qu’est ce qui a bien pu me faire autant vibrer quand j’étais môme, le jour où j’ai découvert “La Guerre Des Étoiles” … c’était en 1977 !

Tout d’abord à cette époque, j’étais plutôt fan de James Bond et en 1977 se profilait “L’Espion Qui M’Aimait” avec sa voiture sous marine ! Les magasins de jouets regorgeaient de miniatures “Corgy Toys” avec un hélicoptère de la Strombreg Inc et la fameuse Lotus Esprit Blanche qui allait emmener Barbara Bach et Roger Moore jouer au sous marin.
A coté de l’affiche du futur James Bond, il y avait une autre affiche: celle de “La Guerre des Étoiles”. Je me souviens du jour où je l’ai vu pour la première fois. A la radio passait «Now I need you» de Donna Summer avec un coté très “secte futuriste”… et sur l’affiche un slogan bien étrange: “Que la Force soit avec toi”.


A l’époque, pas d’Internet ni Écran Fantastique accessible pour se faire une opinion. Les films arrivaient en France des mois après leur sortie aux US et il fallait encore compter 3 mois de plus pour qu’ils arrivent en province… Donc les affiches et les photographies épinglées dans les cinémas étaient notre principale source de rêve en attendant de découvrir le film. Avec une affiche pareille: Leia montre ses jambes et Luke sa poitrine en brandissant une croix de lumière sur fond de flotte spatiale… je pensais que c’était une affiche pour un ballet. Ben oui, une guerre de danseurs étoiles !
En fait je vivais tellement dans un trou perdu que c’est en fait ma cousine Valérie qui eu la chance de découvrir “La Guerre des Etoiles” quelques mois avant moi.
-Alors il y a une “Étoile Noire” !
-Et une “Étoile Blanche” ?
-Si tu veux. Il y a des “rebelles”.
-Ils se battent avec quoi ?
-Avec des “épées lasers” !
-Wow!!! Et il y a des robots.
-Oui il y a Sripio et Artout Ditout ! Et puis ya Anne Sauleau et son Wouqui !

C’en était trop. Ce film allait dépasser de loin les meilleurs épisodes Cosmos 1999 dont je n’avais pas raté un  seul épisode à “Samedi Est A Vous”. En revenant de l’école, je passais devant l’un des trois cinémas de ma ville, le plus grand et la plus belle salle (les autres salles étaient réservées aux films de bidasses…) et je comptais les jours jusqu’à la semaine de sortie.

Une séance à 21h00 le soir en semaine. Une grande salle avec ses fauteuils en velours rouge du balcon et ceux en skai orange dit “club”. C’était aussi l’époque des entractes. Le temps de changer de bobine et de déguster un Nuts ou des chocolats Bahlsen à la pub délirante façon Barbarella. On allait voir les films une seule fois. Donc on ouvrait bien ses mirettes. Il fallait attendre presque 10 ans avant de les retrouver à la télévision. (Un peu moins avec l’avènement des magnétoscopes au début des années 80!).

Bref on sortait de la salle avec des étoiles plein les yeux. On ne parlait que de ça à la récré! Surtout que pour une fois le paternel qui nous avait accompagné voir cette “connerie”, et ben il avait vraiment apprécié ! Un an plus tard, le mien me parlait encore du “Wookie”… et allait m’en vouloir à mort que j’aille voir “l’Empire” sans lui !

Sans entrer dans les détails sur le succès mondial de Star Wars, il est certain qu’après ce film, le cinéma de SF allait changer de cap. D’abord l’espace était un monde bruyant. Les chasseurs TIE passaient devant nous en poussant des hurlements sinistres. Le Faucon Millénaire rugissait docilement. L’attention donnée aux bruitages mais aussi à leur perception dans l’espace: c’était du jamais vu. Lucas avait déjà expérimenté l’effet Doppler dans THX118 et sa poursuite de “Jetcar”. Mais le moindre vaisseau qui passait au ras de la caméra nous en mettait plein les oreilles. Le son, c’est ce qui a de primordial dans le dépaysement qu’apporte un film. Bruitages et musique, tous concordent à vous immerger dans une dimension parallèle. Par exemple, ce fut un des éléments du succès de “Battlestar Galactica” sur Scifi, le choix de la musique inspirée World Music, mêlant DoukDouk et percussions tribales aux bruitages très “starwars” des “Marauders Cylons” et des “Vipers Coloniaux”. En plus, Star Wars nous proposait une musique classique en pleine période ou “futuriste” rimait avec “Jean Michel Jarre” ou mieux encore “Space Art” (Dominique Perrier et de Roger Rizzitelli, qui entre autres, ont longtemps travaillé avec Jarre, en compagnie de Francis Rimbert)! Et là que pour souligner les ambiances de cette galaxie loitaine il y a très très longtemps voici du symphonique héroïque offert sur un plateau par un des musiciens américains les plus extraordinaires: John Williams ! (Merci à Spielberg d’avoir jouer les entremetteurs en scène!)



Parce que ce qui me faisait le plus rêver en tant que gamin, c’était que “La Guerre des Étoiles” n’était pas un futur mais un passé antique !
Des années après, entre deux “Temps X” des frêres Bogdanoff, le rêve proposé par George Lucas perdurait. Un manche à balai et de l’alu et on s’armait d’un sabre laser et devenait un “Djedaï”. Parce que soyons clair, tout le monde le sait, l’arme la plus cool c’est le “sabrolaser”.
Ah oui, parce qu’à l’époque à défaut du Net on avait les livres et les BD de chez Lug de la “Guerre des Etoiles”. Sur un des premiers livres ils avaient traduit “Luke Skywalker” en “Luc De Courtciel”.  Je vous passe les “Chicktabba”, les “Dark Vador”, “D2R2″, “Etoile Noire”…et autres Chasseurs Taïe (T.I.E. signifiant en réalité “Two Ion Engines”)…
Star Wars donnait aussi l’impression d’être truffée d’effets spéciaux, alors qu’il y en avait en gros un quart d’heure mis bout à bout. Magie du montage. (ILM: “I Love Marcia”!). La qualité avant la quantité. Ce n’est plus tellement le cas de nos jours…

J’avais fait l’expérience de projeter à la nouvelle génération, gavée de “Bullet Time” et autres CGI, ce que nous appelons maintenant l’Episode IV – Un Nouvel Espoir”. Si, si!! Il y a des jeunes qui connaissent “Harry Potter” sur le bout des doigts et qui n’ont jamais vu ce film de 1977!  Et donc, lors du premier passage en hyperespace du Faucon, quand ils se sont tournés vers moi, les yeux brillants en annonçant “trop bien!!!, je me suis dit: la magie opère toujours! La recette fonctionne! Pourtant elle a été plagiée, éventée depuis plus de trente ans, mais elle procure toujours autant de frissons !

2009. Star Wars est devenu une des franchises la plus rentable au monde. On parle d’une série TV de 400 épisodes, sans doute galvanisée par le succès de Galactica ? Elle sortirait en 2011 ? Tournée en Australie…
Et ben j’espère que les responsables de ce projet gardent dans leur cœur “cette toute première fois” où ils ont vu Star Wars au cinéma, qu’ils se repassent en boucle les épisodes IV et V et qu’ils ne nous trahiront pas “trop”…