Suite 2 - Les 38 paires de chaussures - Guy Laroche

Publié le 06 juillet 2009 par Paniervolant


Je lis dans votre pensée :
Vous vous demandez, mais par quel miracle va-t-elle s'en sortir ?
Je vous dois quelques explications......................




J'étais toujours dans cet aéroport de Linate, où j'avais passé déjà une demie-journée à piétiner, usant de patience et de sang-froid, tout en maudissant ce douanier trop entreprenant, lorsque dans le groupe de passagers qui attendaient vainement un vol vers Paris, une jeune femme se manifesta par une crise de nerfs, et moi je souriais, nerveusement évidemment, puisque je me demandais comment je n'étais pas encore entrée moi-même dans un tel état, étant donné la situation dans laquelle je me trouvais et ses conséquences !!!

Je me rapprochais d'elle et tentais de la calmer, en fait elle paniquait parce qu'on l'attendait à Paris.
Je lui expliquais avec une certaine dérision ma situation, ce qui lui rendit le sourire et la calma.
Un homme avait assisté de loin à cette discussion.
Il vint me trouver en me proposant très gentiment de me dépanner financièrement, en attendant de trouver une solution meilleure.
C'était un homme d'affaires libanais, d'une extrême élégance et très courtois. Je le remerciais vivement tout en refusant sa proposition.

Soudain un homme à l'allure pressée s'avança vers nous et nous expliqua qu'il existait un aéroport annexe, Malpensa, et que là nous pourrions trouver un vol collectif non pour Roissy, mais pour Saint-Luc-La-Chapelle, non loin de Troyes, ce qui nous rapprochait quand même de Roissy qui se trouvait à 300 km environ de cet aéroport.

Le vol s'effectuait sur un avion de seconde ligne, mais à la condition que tout le groupe concerné se décida rapidement.
Ce vol coûtait à l'époque l'équivalent de 60 € par personne, et évidemment il y eut des refus.
Je réfléchissais, en pensant que si je prenais ce vol, dès mon arrivée, je sauterais dans le premier train pour Paris, et hop, la mission que l'on m'avait confiée serait acomplie.
Ouf, me voilà probablement tirée d'affaires !!
L'homme d'affaire libanais réitéra sa proposition, et je l'acceptais bien volontiers, mais furieuse du refus de certaines personnes, je pris l'initiative de décider de payer pour elles, puisque ma mission consistait à rapporter ces 38 paires de chaussures au plus vite !!

Finalement un groupe majoritaire accepta de prendre ce vol, et de débourser la somme demandée.
Je me sentais soulagée, mais nous n'étions pas au bout de nos peines.....
 
Il fallait d'urgence prendre un taxi pour se rendre à l'aéroport de Malpensa, il nous restait très peu de temps.

Je pris un taxi avec l'homme d'affaires libanais, et expliquant la situation au chauffeur, il oublia les feux rouges et les sens interdits, ce qui nous fit arriver de justesse pour le vol.

L'avion n'était pas confortable, et les secousses provoquées par les trous d'air, fréquents, je ne paniquais pas, mais je priais les cieux pour arriver à bon port, dans cet aéroport de Saint-Luc-La-Chapelle situé dans l'Aube.

C'est ce qui arriva pour tout le groupe sain et sauf et soulagé.



Quant à moi, la dernière à passer à la douane, avec cet énorme sac, bien évidemment je ne passais pas inaperçue, et le douanier m'arrêta, consulta les documents de douanes, qui finalement n'étaient pas en règle et, très sarcastique me fis une remarque qui ne faisait qu'aggraver la situation dans laquelle je me trouvais :

- "si vous aviez atterri à Roissy vous seriez passée comme une lettre à la poste avec toutes vos chaussures" mais pas chez nous !!!

Ah, la poisse, vraiment, je n'avais pas ma bonne étoile qui me suivait ce jour-là je crois !!!!

Il était 2 heures du matin, j'étais morte de sommeil, et je ne savais pas ce qui allait encore m'arriver !!!


 
Mais l'histoire n'en est pas à sa fin et je vous raconterai la suite, c'est promis ...............