Un vendredi soir à Paris

Publié le 06 juillet 2009 par Ladyblogue

Vendredi soir. RDV à 20h00 au Carpe Diem. Comme par hasard. Métro ligne 4 en panne. La merde ! Direction taxi. Peur d'être en retard. J'aime pas être en retard. Surtout là. Hors de question. Hors de question de perdre une minute d'eux. Le taxi me dépose juste en face. Je traverse la rue. Mon coeur s'emballe. Le trac. C'est con, mais j'ai le trac. Je les lis depuis longtemps, j'ai l'impression de les connaître un peu et là, l'émotion 3D m'attend. Je marche vite. Ca doit être pour cela que je ne regarde pas autour. Je rentre. Je regarde les tables. Je cherche un visage connu, un regard attentif sur lequel me poser. J'annonce la couleur au serveur, il me montre LA table. Au fond. Trois personnes sont déjà là. Manou, Amélie et Cmanu. Je suis tremblante. Putain ! Vont-ils s'en apercevoir !? Assure merde ! Je souris de les voir. Je les embrasse. Pas assez fort. Je m'installe, côté banquette, face à la salle. Voir les autres arriver. Emery (5 lettres) débarque, puis Flo, Macaron et son petit Chou. Ils s'intallent, prennent place, remplissent l'espace de mes yeux. Mais pas que. Greg nous rejoint. Je n'entends plus la musique. Je lis des corps bougés, des sourires échangés, des mains crispés, des yeux pétillants, des regards curieux. Je lis de la chair. Ils sont là. Il me faut un temps d'adaptation. J'en ai besoin pour me sentir plus à l'aise. Ca vient pas. Fais chier. Laisse aller... Un verre de vin. Je (les) regarde plus que je ne parle. Je savoure cette troisième dimension qui me fait découvrir bien plus que je n'avais imaginé. Mon attention se porte sur les apéritifs et les plats choisis, sur les affinités qui se forment, sur les gestes. Je voulais les voir tous et ils sont tous là. Je suis bien. Juste bien. J'ai fait 561 km pour ça. Pour eux. Pour moi. Quand je leur dis ça, ils me regardent tous comme une extra-terrestre. Faire 561 km pour une soirée de bloggeur. Ca leur parait dingue. Moi, ca me parait normal. Comment leur parler de besoin ? Ludo arrive à son tour après la bataille digestive. Certains sortent fumer une clope. Prendre l'air, même surchauffé, même lourd de Paris m'enivre. Encore une fois, je suis bien. Les heures passent. Distorsion entre le temps et la durée. Les uns attrapent leurs sacs, les autres leurs casques de scoot. J'ai pas envie qu'ils partent. J'ai envie de leur hurler à la gueule. Mais ma putain d'humilité de merde me l'interdit. Ne pas proposer de peur d'imposer. Alors, voilà, c'est fini ? C'est déjà fini ? Je suis à l'arrière d'un taxi. Musique orientale. Je me blottis dans le simili-cuir du siège, la fenêtre ouverte, l'air fouettant mon visage. Paris défile sous la tôle au même rythme qu'ils ont défilé sous mes yeux. Bien trop vite.