La ligue des droits de l'homme intervient dans la censure d'Orelsan

Par Actualitté

Nouvel épisode dans l'affaire de censure qui a touché l'album Perdu d'avance du rappeur Orelsan. Bref rappel des faits : ce dernier a été frappé d'ostracisme par les bibliothèques parisiennes, après avoir heurté la sensibilité des oreilles de Marie-George Buffet.
La Ville de Paris demanda en effet aux établissements de bannir l'album en question, chose qui fut faite et vite fait. Mais non sans que les associations et syndicats ne protestent. Ainsi, l'Association des Bibliothécaires de France avait exprimé « très fermement sa désapprobation devant ce cas de censure caractérisée ».

Les droits de l'Homme et les professionnels de la Culture s'en mêlent
Désormais, c'est donc au tour de la Ligue des droits de l'homme de faire valoir son mécontentement, dans une lettre adressée à l'adjoint chargé de la culture à Paris, Christophe Girard. « Cette lettre de la Ligue des Droits de Homme cosignée par sept associations, dont la Société des réalisateurs de Films (SRF) -la Guilde des scénaristes (UGS) ; l'Association nationale des critiques d'arts (ANCA)...dénonce un acte de censure caractérisé et demande le retrait de cette mesure », explique le syndicat Supap-FSU.
Et de conclure : « Cet acte de censure de la Ville de Paris est maintenant dénoncé par des associations professionnelles du livre, du cinéma, de la culture et de défense des libertés. »
Morceau (si l'on peut dire) choisi :
« La Ville de Paris jouit d'un prestige culturel qui lui impose d'être exemplaire. Ce CD reçu par la médiathèque n'enfreint aucune loi et aucun juge n'a été saisi de son contenu. Il ne peut donc être retiré : la censure des textes évoque irrésistiblement les pratiques de municipalités d'une toute autre couleur politique. Chacun d'entre nous a ses convictions, ses goûts, et juger pour les autres est toujours particulièrement dangereux.
C'est pourquoi l'Observatoire vous demande de revenir sur cette décision regrettable, et demande à la Ville de mettre sur pied une campagne de sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux homosexuels, plutôt que de s'attaquer à leur représentation symbolique », réclame Agnès Tricoire, qui signe cette lettre.
En période de Francofolies, voilà bien une histoire édifiante, d'autant que près de 50 concerts ont été annulés pour le chanteur suite à cette censure. Nous avons tenté de contacter M. Girard pour obtenir son opinion mais n'avons pas réussi à le joindre.
Nous hébergeons sur notre serveur la lettre dans son intégralité.