F.Mitterrand

Publié le 08 juillet 2009 par Jeanyvessecheresse

Le Figaro en a fait des tonnes pour présenter celui qui devrait être le Malraux du XXIe siècle, Frédéric Mitterrand. Qu’on en juge : «  Passionné d’opéra et de cinéma, lecteur de Proust et de Julien Green, érudit à la culture classique mais curieux d’art contemporain, le nouveau ministre de la culture affiche des goûts de gentilhomme d’aujourd’hui ».

De quoi appeler Jack au secours, fut-ce en bêlant. Comment ne pas se réjouir d’un avènement aussi divinement annoncé ?

Tout le monde fréquente peu ou prou les salles obscures, même si tous n’aiment pas l’opéra. On ne saurait d’ailleurs trop conseiller à ceux que le bel canto rebutent d’aller voir le Didon et Enée de Purcell dont la mise en scène par la chorégraphe allemande Sasha Waltz vient d’émerveiller les Nuits de Fourvière. Et puis, « lecteur de Proust », cela marque son homme. Tout le monde connaît l’auteur. Même ceux qui ne l’ont jamais lu - ou qui redoutent de le lire, trop habitués au style actuel à phrases courtes - connaissent sa madeleine. Et tant pis pour les bêtises s’ils confondent Combray et Cambrai.

Entendez que Frédéric n’est pas seulement un « érudit à la culture classique », mais qu’il est aussi un homme de culture complet car « curieux d’art contemporain ». Voyez comme tout cela est équilibré. Comme cela sonne bien. Comme cela convient à tous les goûts, fussent-ils ceux d’un « gentilhomme d’aujourd’hui ». Admirez au passage la formule qui suggère l’illustre ascendance – on n’est gentilhomme que de noblesse - et qui, tout en faisant référence au goût littéraire raffiné de l’oncle, rappelle les qualités de celui qui fut le seul Président de la République socialiste qu’un grand nombre de Français ont connu.

Tout, dans ces quelques mots du quotidien qui en rajoute dans l’éloge…