De violents incidents ont éclaté mardi soir entre la police et une soixantaine de jeunes d'un quartier de Firminy, près de Saint-Etienne, dans la Loire. Ces heurts font suite à l'hospitalisation de Mohammed Benmouna, un homme de 21 ans originaire du quartier Grand H, qui a tenté de se suicider alors qu'il était en garde à vue au commissariat.
Neuf personnes en garde à vue
Selon un animateur de quartier, «tout a commencé vers 21 heures. Les jeunes se sont révoltés, c'était une grosse émeute, qui a duré quatre à cinq heures». Les forces de l'ordre ont été caillassées. Les policiers, renforcés par des CRS, ont utilisé des bombes lacrymogènes et des flash-balls. Le calme n'est revenu que vers 4h30 du matin.
Au terme de ces affrontements, neuf personnes ont été placées en garde à vue. Les pompiers font état de 32 véhicules incendiés à Firminy et sur les communes voisines du Chambon-Feugerolles et de La Ricamarie. Des véhicules de pompiers et de police ont également été endommagés par des caillassages, ainsi que des boutiques d'un centre commercial, un local des Restos du Coeur et ceux de Pôle emploi, selon la préfecture.
Entendu dans une affaire de tentative d'extorsion de fonds
Mohammed Benmouna a essayé de se pendre lors de sa garde à vue, lundi soir, au commissariat du Chambon-Feugerolles (Loire). Il a été hospitalisé dans le coma au CHU de Saint-Etienne. Mardi en fin d'après-midi, le pronostic vital était très réservé. Selon un porte-parole de la famille Benmouna, le cerveau de Mohammed aurait subi de lourds dommages.
Son geste semble disproportionné si on le rapporte au motif qui avait conduit à sa garde à vue, précise le parquet de Saint-Etienne. Le jeune homme était en effet interrogé dans une affaire de tentative d'extorsion de fonds.
Selon «Sam», 30 ans, qui affirme bien connaître Mohammed, «ce sont les policiers qui l'ont massacré». «Il venait d'avoir son permis, de trouver un petit boulot : on ne se suicide pas à 21 ans», a-t-il ajouté. Les parents du jeune homme, eux, ont émis «des doutes quant aux conditions de détention» de leur fils, appellant néanmoins au calme «et à la dignité». Ils ont demandé au procureur de la République de visiter la cellule de garde à vue mercredi matin en compagnie de leur avocat, «afin de comprendre ce qui s'était passé».
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie par le parquet de Saint-Etienne, s'intéresse de son côté aux matériaux, de type placoplâtre, qui constituaient la cloison de sa cellule.
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Troisième incident ou vol en bandes organisées en moins d'une semaine serait-ce le futur de la délinquance ?....