EDF : 20 % pour rembourser l'emprunt ?

Publié le 10 juillet 2009 par Dominik89

Pierre Gadonneix, PDG d'EDF, a lancé un pavé dans la mare en réclamant 20 % d'augmentation du prix de l'électricité sur 3 ans. Deux jours après avoir bouclé son emprunt lui ayant rapporté plus de 3 milliards d'euros, c'est assez maladroit comme communication.
Christine Lagarde, a d'abord rétorqué qu'il n'en était pas question, mais elle s'est montrée moins catégorique quelques heures plus tard. En effet, la situation d'EDF n'est pas exceptionnellement bonne. Elle serait même plutôt dans le registre du calamiteux avec un endettement qui devrait avoisiner les 50 milliards en fin d'année. Mediapart avance même que Gadonneix ne serait pas renouvelé à son poste en octobre prochain.
En attendant, c'est l'usager qui va payer la facture alors même que l'on essaie de produire moins de CO2 et que l'un des meilleurs moyens est de se chauffer àl'électricité via les pompes à chaleur. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait l'hiver dernier, mais si les tarifs de l'électricité monte en flèche, je ne vois pas bien l'intérêt.
Alors, la question est de savoir pourquoi EDF est-il si endetté ? Pas parce que la gestion de l'électricité en France est déficitaire, mais parce que l'entreprise publique a investi à l'étranger tous azimuths. Elle détient des parts chez les producteurs d'énergie en Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Grande-bretagne, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Suède, Suisse, Côte d'Ivoire, Egypte, Argentine, Brésil, Etats-Unis, Mexique, Chine, Vietnam et Laos. Oui, rien que ça ! (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/EDF)
Quel intérêt a donc EDF a investir ainsi de par le monde ? Pour les usagers français : AUCUN ! C'est simplement pour répondre à une stratégie d'acquisition pour en faire un groupe mondial. Autrement dit, le fantasme des libéraux pur-jus d'avoir des sociétés "Number One" dans leur domaine. On en revient à un concours de celui qui a la plus grosse ! Vous avez dit "lamentable !", on est bien d'accord.
En attendant, nous allons tous payer la note de cette frénésie libérale. Un peu comme pour la crise mondiale financière. Quand les libéraux gagnent de l'argent, c'est pour leurs poches. Quand ils en perdent, ils nous demandent de payer. Comme toujours, privatisation des profits et nationalisation des pertes.
Dominik