Critiques en vrac 8: Love Gourou – Year One – Cold Prey Resurrection

Par Geouf

Love Gourou de Marco Schnabel

Résumé: Darren Roanoke (Romany Malco), joueur star de l’équipe de hockey les Toronto Maple Leaf, souffre de stress depuis sa rupture avec sa femme et est incapable de jouer correctement. La propriétaire de l’équipe (Jessica Alba) décide de faire appel au Gourou Maurice Pitka (Mike Myers), surnommé le « Love Gourou » pour aider Darren à reconquérir le cœur de son épouse…

 

Absent des écrans de cinéma depuis le dernier Austin Powers (2002 tout de même), du moins en chair et en os (il a de nouveau doublé le personnage de Shrek dans le 3e film de la franchise en 2007), Mike Myers était supposé faire son grand retour avec Love Gourou. Malheureusement, le film est sorti dans l’indifférence générale l’an dernier et a fait un énorme flop au box office. Et le plus dommage dans l’histoire, c’est que ce bide est totalement justifié, tant le film est mauvais. Myers, au scenario et dans le rôle principal, tente de retrouver la formule gagnante des Austin Powers (humour scato et détournements référentiels) mais sans jamais arriver à faire prendre la mayonnaise. Son personnage de Gourou de l’amour est ridicule, tour à tour navrant (les flashbacks avec sa tête incrustée sur un corps de gamin sont réellement hideux) et agaçant, et la plupart des gags tombent à plat. Le film se vautre lamentablement dans les gags bassement vulgaires et pipi caca (le combat de serpillères enduites d’urine, Ben Kingsley en gourou atteint de strabisme) et dans un scénario mou et convenu. Jessica Alba est très mignonne mais incapable d’apporter de la consistance à son rôle de potiche (on est loin de Heather Graham en Felicity Shagwell ou d’Elizabeth Hurley en Vanessa Kensington). Seules petites consolations, l’évidente complicité entre Myers et Verne Troyer, excellent en coach irascible, et surtout la performance de Justin Timberlake. Le jeune acteur/chanteur est tout simplement génial en joueur de hockey québécois et, à l’instar de The Rock dans Be Cool, relève le niveau du film à chacune de ses courtes apparitions, confirmant qu’il est un acteur à suivre (ce dont on se doutait depuis ses performances dans Alpha Dog et Southland Tales).

Bref, Love Gourou est un ratage, une énorme déception pour les fans de Mike Myers, qui laisse craindre le pire pour le 4e Austin Powers (s’il finit par se faire un jour).

Note : 3/10

Year One d’Harold Ramis

Résumé : Zed (Jack Black) et Oh (Michael Cera) sont deux membres peu considérés d’une tribu de néandertaliens. Lorsque Zed mange un fruit de l’arbre défendu afin d’acquérir le savoir, les deux amis sont exclus de la tribu. Commence alors pour eux un long voyage au cours duquel ils vont rencontrer de nombreux personnages hauts en couleur…

 

Year One devait être un événement dans le monde de la comédie américaine, la réunion au sommet de génies de différentes générations. Rendez-vous compte : Judd Apatow à la production, Harold Ramis à l’écriture et à la réalisation, et Jack Black et Michael Cera devant la caméra! Mais comme le veut l’adage, les meilleures intentions du monde ne suffisent pas toujours à accoucher d’une œuvre majeure. Et dans le cas de Year One, c’est plutôt l’opposé qui s’est produit.

Difficile en effet de retrouver la patte du réalisateur du classique Un Jour sans Fin dans cet enfilage de gags scatos sans queue ni tête. A croire qu’avec les années, Ramis a perdu toute sa finesse et tente de surfer sur la mode en faisant du sous-Shrek. L’humour du film est donc très lourdaud, et la plupart des gags semblent être des prétextes pour humilier les héros (enfin surtout le pauvre Michael Cera) en usant de divers fluides corporels : Cera donc pendu à l’envers qui s’urine dessus, Cera obligé de passer de l’huile sur le torse velu d’un grand prêtre, Jack Black goûtant des excréments pour connaitre leur âge, etc.

Plus grave encore, on ne croit jamais à l’univers décrit. L’idée de voir les grands événements de la Bible à travers les yeux de deux « touristes » est intéressante (mais déjà utilisée par Mel Brooks dans La Folle Histoire du Monde), mais fait que le film manque d’unité. Comme les deux héros, on se retrouve brinquebalé d’un lieu à un autre sans prévenir et surtout sans réelle implication, le film ne possédant aucun souffle épique (les décors en carton pâte ne doivent pas aider). D’autant que le duo Black-Cera fonctionne très mal, les deux acteurs manquant clairement d’alchimie. Pour décrocher quelques sourires, il faudra se reporter sur l’excellente galerie de seconds rôles (Vinnie Jones, Christopher Mintz-Plasse, Oliver Platt), tout particulièrement Paul Rudd en Abel increvable, ou le toujours génial Hank Azaria en Abraham illuminé bien décidé à circoncire les héros (encore un gag repiqué à Mel Brooks en passant).

Encore une fois, c’est peu, mais dans ces cas-là, on se raccroche à ce qu’on peut… Espérons juste que Ramis retrouve son talent lors de l’écriture de Ghostbusters 3.

Note : 4/10

Cold Prey Resurrection (Fritt Vilt 2) de Mats Stenberg

Résumé: Jannicke (Ingrid Bolsø Berdal), seule survivante du massacre du premier film, est retrouvée en état de choc par la police. Elle est transportée à l’hôpital de la ville, quasiment vide à cause de sa prochaine fermeture. Pendant qu’elle reçoit des soins, les policiers rapatrient les corps retrouvés dans la crevasse, dont celui du tueur, qui ne tarde pas à se réveiller et reprendre le massacre…

 

Enorme succès au box office local, le très réussi slasher norvégien Cold Prey se devait bien évidemment de donner naissance à une suite. C’est donc en 2008, soit deux ans plus tard, qu’est sorti cette séquelle, cette fois réalisée par Mats Stenberg. Comme son prédécesseur, Cold Prey Resurrection ne cherche pas à réinventer le slasher ni à se montrer plus malin que la moyenne. L’amateur notera donc bien vite que cette suite se rapproche très fortement de Halloween 2, commençant ainsi quelques minutes après la fin du premier film et reprenant au film de Rick Rosenthal son décor principal (un hôpital). De même, le personnage de Jannicke passe du statut de jeune fille traumatisée à celui de guerrière décidée, à l’image de Ripley entre les deux premiers Aliens. Un manque d’originalité néanmoins compensé par des personnages forts et une solide réalisation (pas de shaky cam, ni de plans ultra courts, une bonne utilisation de l’espace et du décor). Certaines scènes font leur petit effet, comme par exemple la scène dans la voiture de police, assez impressionnante. Le tueur est quant a lui toujours aussi impressionnant, et l’équipe a eu le bon reflexe de ne pas chercher a en dévoiler beaucoup plus sur lui que ce qu’on savait déjà dans le premier film.

Bref, encore une fois rien de bien neuf sous le soleil du slasher, mais néanmoins un amour et un respect du genre qui font plaisir et qui font de Cold Prey Resurrection une suite tout à fait recommandable.

Note : 7/10