Stephen Carter, La Dame Noire

Par Gilles

Livre critiqué dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.com

Quatrième de couverture :

Ils sont beaux, riches, puissants, familiers de la Maison Blanche… Julia et Lemaster Carlyle forment l’un des couples africains-américains les plus jalousés de Nouvelle-Angleterre, ce bastion de la « blanchitude ». Un soir, alors qu’ils rentrent d’une réception à New England, la prestigieuse université que Lemaster dirige, ils sont pris dans une tempête de neige et leur voiture quitte la route. Près du lieu de l’accident ils découvrent un cadavre. Julia, horrifiée, reconnaît le corps de son ancien amant, l’éminent économiste noir Kellen Zant.

Ravivant les plaies de la question raciale, ce crime va avoir sur la petite ville universitaire et sur chaque membre de la famille Carlyle des conséquences dévastatrices dont l’onde de choc se propagera jusqu’au Bureau ovale. Car l’enquête sur le meurtre de Kellen lève le voile sur un autre, vieux de trente ans, qui semble impliquer Lemaster et son ami le Président…

Mon avis :

J’ai eu très peur en commençant ce livre : j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’action et j’ai surtout eu peur que ce second roman de Stephen Carter ne soit qu’une copie du premier. Le début de l’histoire est très centré sur le personnage de Lemaster Carlyle qui est un personnage détestable : hautain, prétentieux, froid, qui a toujours raison et qui n’a, semble-t-il, qu’un seul but, celui d’imposer à tous ses opinions et ses décisions. Carter en a fait un personnage trop lisse à mon goût, trop parfait. Heureusement, très rapidement, l’auteur recentre son histoire sur Julia, l’épouse de Lemaster. Julia est un personnage beaucoup moins lisse que son mari, on navigue dans les eaux troubles de cette histoire en compagnie de cette femme dont les failles vont se révéler au lecteur et qui va se battre pour tenter de sauver une famille vouée au chaos.

On retrouve dans ce livre le thème de prédilection de l’auteur : la partie supérieure de la classe noire américaine, que j’ai trouvée tout aussi puante que son homologue blanche, mais aussi la lutte pour l’égalité, au final des thèmes classiques aux Etats-Unis.

J’ai aimé l’écriture de ce roman qui se laisse lire tout seul. Au final, je me suis régalé avec ce livre que je redoutais ne pas aimer au premier regard : comme quoi il faut toujours gratter un peu le vernis…