Chronique musique : The Mirror Expodes, by The Warlocks

Publié le 16 juillet 2009 par Actualitté
Après avoir sorti en mai dernier leur cinquième album, « The Mirror Explodes », les Californiens de The Warlocks étaient de passage en France la semaine dernière, à la Maroquinerie de Paris. L'occasion de faire un point sur leur dernier opus.
En sortant « Heavy Deavy Skull Lover » en octobre 2007, les Warlocks semblaient avoir franchi un point de non-retour, s'éloignant radicalement du pop-rock psychédélique qu'ils pratiquaient (avec notamment le sublime « Phoenix » en 2003), dans les pas des légendaires Brian Jonestown Massacre. S'enfonçant dans un sombre abîme, ils touchaient le post-rock et le shoegaze, en offrant des instrumentaux de plus d'un quart d'heure, à la progression étouffante. Une dose de musique psychotrope qui semblait marquer une rupture définitive avec « Surgery » sorti en 2005.
Mais avec « The Mirror Explodes », les Walocks paraissent revenir à leurs premières amours, sans pour autant réussir à sortir du gouffre de noirceur dans lequel ils étaient tombés. Cela donne un album aux mélodies beaucoup plus pop psychédélique, mais aux accents toujours sublimement sombres.
Avec le premier morceau « Red Camera », on croise l'influence de leurs cousins les Black Angels et leur écrasante batterie. En écoutant « Slowly Disappearing », il semble que le Velvet Underground ressuscite avec son album « White Light/White Heat ». Dans « There Is A Formula To Your Despair », ce sont les Brian Jonestown eux-mêmes qui s'invitent, avec leur fragile album « Bravery, Repetition and Noise ». On touche ici l'un des morceaux les plus lumineux de l'album, où la mélancolie remplace le désespoir. Le chanteur des Warlock, Bobby Hecksher, semble même prendre la voix frêle de l'icône des Brian Jonestown, Anthon Newcomb. Enfin, un morceau comme « Standing Between The Lovers Of Hell » semble atteindre une apothéose, avec une progression envoûtante et une montée en puissance imparable.
Un certain nombre de blogs ont été assez sévères lors de la sortie de ce nouvel opus. Il faut dire que leur « Heavy Deavy Skull Lover » avait frappé très fort, et ne pouvait laisser présager qu'ils se détourneraient par la suite du post-rock dans lequel ils avaient plongé. Pourtant, c'est un magnifique album qui nous est de nouveau offert, où le groupe a su utiliser les acquis de sa précédente expérience en enfer, tout en étant capable de l'associer à ce qu'il a toujours fait de meilleur : le rock psychédélique.