La mort en face

Par Madame Charlotte

Auteur:  Cody McFadyen
Titre original : The face of death
Éditeur : Robert Laffont
1ère édition : 2007
Nb de pages : 480
Lu : juillet 2009
Ma note:  

Résumé :
Sarah, seize ans, un pistolet sur la tempe, menace de se suicider si l’agent Smoky Barrett ne vient pas lui parler. À côté d’elle gisent dans le sang les cadavres éventrés de sa famille adoptive. Traumatisée par les meurtres de sa fille et de son mari, Smoky avait décidé de prendre du recul, peut-être même de quitter le FBI. Elle va pourtant répondre à l’appel désespéré de Sarah : celle-ci se dit persécutée depuis dix ans par un serial killer qui assassine tous ses proches, selon des scénarios toujours plus pervers et plus effrayants. Psychopathe méthodique et implacable, celui qu’elle appelle « l’Étranger » s acharne sur ses victimes avec une violence inouïe. Maître dans la douleur, il a fait subir d’atroces souffrances physiques et morales à toutes les personnes qu’elle aimait. Plus que sa proie, il voit en Sarah son chef-d œuvre. Un chef-d’ œuvre qu’il a baptisé : « Une vie ruinée ».

Mon avis
McFadyen est redoutable, j’ai tendance à penser qu’il vaut mieux pour la société qu’il soit auteur, car avec des idées pareilles il ferait un tueur d’un raffinement rare. Nous retrouvons donc Smoky Barrett quelques mois après l’affaire de Shadowman, elle a recueilli Bonnie, toujours muette, et elles tentent de vivre ensemble malgré tous les malheurs qui les ont accablées.
La nouvelle enquête qui attend Smoky est encore une fois particulièrement perverse. Le tueur « suit » la jeune Sarah depuis dix ans et prend un plaisir certain à tuer ses proches dans d’horribles conditions, laissant la jeune survivante encaisser, dans l’espoir de ruiner sa vie et d’en faire « une bête sauvage ».
Une partie du récit est raconté par Sarah, par le biais d’un journal intime dans lequel elle retrace sa vie depuis le meurtre de ses parents, et qu’elle confie à Smoly Barrett. Élément essentiel dans l’enquête, ce journal est écrit comme un roman, à la troisième personne. Sarah prend du recul et se met en scène, devient observatrice de sa vie, et entrecoupe son récit de quelques notes plutôt amères adressées à Smoky.
On retrouve aussi l’équipe de Smoky, fidèle à elle-même, efficace et toujours aussi attachante. On s’attarde moins sur leur vie personnelle que dans le volume précédent, l’histoire de Sarah prenant la plus grande place.
On ne peut que frémir d’horreur à la lecture de son journal, le sadisme mental va loin, le tueur est franchement retors, cruel et abominable ! Ses motivations sont tout d’abord floues mais s’éclaircissent peu à peu à la lumière du journal. L’idée du journal est bonne, cela nous donne deux histoires en parallèle. Sarah raconte, de même que Smoky est la narratrice du roman, chacune relatant ses souffrances personnelles, son passé lourd et douloureux. On voit Sarah évoluer au milieu de tous ses deuils, s’endurcir, grandir avec de moins en moins d’espoir. Son personnage est très riche, psychologiquement complexe et abîmé. Et la question que le lecteur se pose, tout comme Smoky, est de savoir si l’on peut survivre à tant de calamités, à une telle persécution, un tel acharnement dans la violence, peut-on s’en sortir et garer malgré tout espoir ?
On peut deviner l’identité du tueur assez facilement, même si le pourquoi reste un mystère relatif. À ce niveau j’ai trouvé La mort en face moins percutant que Shadowman, où je n’avais vraiment rien vu venir !
Cette deuxième enquête demeure malgré tout un petit bijou du genre, et je pense que McFadyen va faire partie de mes auteurs à suivre pour un moment encore.