Baby building

Publié le 16 juillet 2009 par Cyrilboyer

Ma femme m'a inscrit à un club de gym.
Ecrit comme ça, on imagine que je dois être dans un état de délabrement physique relativement avancé. Mais non, premièrement, si ma femme avait voulu un body-buildé, elle ne nous auraient sans doute pas choisis, moi et mes bras en cotons tiges. Secundo, mon inscription est un effet collatéral. C'est ma fille qui est inscrite à un club de gym (appelé ici "little gym"), et comme les enfants de moins de deux ans (appelés ici "mini pouces") doivent être accompagnés d'un adulte, je m'y colle. Il est vrai que j'ai toujours apprécié l'odeur de chaussettes qui émanait de ce genre d'endroit.
Mon vécu avec ce genre d'expérience est d'ailleurs assez limité, si on excepte la fois où, au Badanstalt, j'avais voulu essayer une des machines de l'étage, comme ça, pour voir. Au début j'avais cru qu'elle était cassée, jusqu'à ce qu'un gars épilé vienne me montrer comment on réglait la force avec les petits boutons sur les poignées. Après 10 mouvements, j'avais eu mal aux bras et j'étais retourné au bain à bulles. On transpire déjà quand il fait chaud, ça me suffit, merci.
Au Little gym, pas mal de mes préjugés quant aux salles de sport ont été remis en question :

  • La pilosité des inscrits : ici aussi les participants sont entièrement glabres, mais je mettrais plutôt cela sur le compte de leurs 18 mois de moyenne d'âge que sur les performances d'une quelconque technique d'épilation.
  • Les tatouages : Je n'ai pas remarqué de bébé avec une tête d'aigle ou de loup tatouée sur le bras. Par contre, à la fin de la séance, le moniteur propose effectivement de leut tamponner des petits papillons sur les mains ou des étoiles sur les chevilles.
  • La drague : il me semble qu'une des motivations premières des clubs de gym, c'est comme pour les étudiants en informatique qui s'inscrivent à des cours de danse : faire des rencontres avec des représentants du sexe opposé. Ici, le potentiel de chope paraît assez limité, dans la mesure où, d'une part, chaque inscrit est accompagné par son père ou sa mère et, d'autre part, l'ambiance est plutôt au "hé, toi là, pousse-toi c'est mon tour d'aller dans le tunnel" qu'au "viens avec moi, je vais te montrer comment on fait les galipettes"
  • La musique : ici, pas d'Ipod pour éviter de parler à son voisin. Non. On ne vous laisse pas le choix et vous ne pouvez pas régler le volume. En temps normal, pour communiquer, vous parlez. Ici, il faut chanter (en tapant dans les mains pour les plus motivés). Pour dire bonjour, tu ne dis pas "bonjour", tu chantes "bonjour les minipouces, les minipouces, les minipouces". Pour dire au revoir, c'est "au revoir les minipouces, les minipouces, les minipouces". Pour dire on va faire une roulade, c'est "on va faire une roulade, une roulade, une roulade". Pour jouer au ballon, puis le ranger, attraper des bulles, se rassembler sur le tapis rouge, aller chercher la toile de parachute, agiter des grelots, ça n'arrête pas. Comme l'enchaînement des activité est calé sur une capacité de concentration des enfants estimée à 2 minutes 30, tu n'arrêtes pas de chanter et de taper dans tes mains pour la moindre chose à faire. Et puis c'est comme à Disneyland, même si, à la base, tu es réfractaire à ce genre d'enthousiasme collectif, tu te retrouves quand même au bout de 30 minutes avec des oreilles de Mickey sur la tête.

Résultat, même une fois rentré à la maison, tu continues à chanter pour dire à ta femme qu'on est rentrés, rentrés, rentrés, que ça s'est bien passé, passé, passé et que tu vas mettre le couvert, le couvert, le couvert...