Aïe! Aïe! Aïe! Le torchon brûle en Tchétchénie...

Publié le 17 juillet 2009 par Philippejandrok
« ...Ceux qui ont levé la main sur elle n'ont pas le droit de revendiquer le qualificatif d'être humain et ne méritent pas de pitié... »   Déclarait avec une certaine forme d’hypocrisie, le président Tchétchène, Ramzan Kadyrov, à propos de l’enlèvement et du meurtre de Natalia Estemirova retrouvée morte à Nazran, en Ingouchie, dans la république voisine .
La méthode ressemble bien aux techniques classiques d’enlèvement de l’ex-KGB, qui consiste à faire taire définitivement un élément gênant, dans ce cas, une porte parole des droits de l’homme, membre de l'ONG Mémorial.
Car, Natalia Estemirova dénonçait les abus et le régime quasi totalitaire du président tchétchène Ramzan Kadyrov, en accord avec la Russie, et qui joue les vierges effarouchées en apprenant la terrible nouvelle, qui l’arrange bien, soit dit en passant.
En effet, comme une épine dans le pied, Natalia Estemirova, ne cessait d’enquêter et de révéler des informations le mettant en cause, lui et son mentor, celui qui agit dans l’ombre, le tigre russe, le montreur de marionnettes, qui s’inscrit dans la filiation parfaite du communisme stalinien.
Un communisme stalinien qui ne s’est pas achevé à la mort de Brejnev, ni au départ de Mikhaïl S. Gorbatchev, au pouvoir entre 1985-1991, ni à celui de Vladimir V. Poutine au pouvoir de 1999 à 2008 et qui l’est peut-être, que dis-je, sans doute encore aujourd’hui.
Le « tigre » ne lâche pas la Russie aussi facilement, et ce n’est un secret pour personne que le président Russe Medvedev serait d’avantage un sujet de Monsieur Poutine plutôt qu’un véritable dirigeant.
Mais comment lutter contre le pouvoir du KGB et celui de la grande armée soviétique ?
Vladimir V. Poutine est un militaire formé à l’école du communisme traditionnel, c’est un joueur d’échec, un admirable tacticien avec une détermination inébranlable, nul ne peut lutter contre lui, en tous les cas, pas  Monsieur Medvedev, qui tente parfois quelques sorties, mais qui est rapidement rappelé à l’ordre.
Après Anna Politkovskaïa, tuée dans le hall de son immeuble en 2006 à Moscou, c’est au tour de son amie Natalia Estemirova, enlevée à Grosny puis, assassiné dans la République voisine pour noyer les pistes.   Ça sent tout de même le roussi cette histoire, et, si ce drame était survenu en décembre, je pense que Monsieur Ramzan Kadyrov nous aurait fait croire au père Noël, du moins, il l’aurait tenté.
Ne soyons pas dupe de cette mascarade et de ces larmes de crocodile, les Russes ont des intérêts économiques en Tchétchénie, des intérêts qui ne nous regardent pas, et par cette action, ils nous le font savoir :
- Enquêtez chez nous et vous mourrez ! Voilà à quoi se résume ce drame, mêlez-vous de ce qui vous regarde sans intervenir chez nous. Les droits de l’homme, on s’en balance, et on vous le prouve !
Le message est clair. À chaque fois que l’on assassine un journaliste, un enquêteur, on lance un avertissement, si cela ne suffit pas, on en lance un second, Natalia Estemirova était le second et Anna Politkovskaïa, le premier.
L’opinion internationale peut bien crier au scandale, les Russes et le président Tchétchène s’en fichent royalement, et même si l’on parvenait à prouver la culpabilité de l’un ou de l’autre, quelles en seraient les conséquences ?
De toute façon, on ne trouvera jamais la moindre trace impliquant Monsieur Kadirov ou Monsieur Poutine dans cet assassinat.
En a-t-on trouvé pour Anna Politkovskaïa, non, et l’on n’en trouvera jamais, malgré les forts soupçons qui nous poussent à penser à l’implication des dirigeants soviétiques, tels que Monsieur Poutine, mais tant que nous n’avons pas de preuves, il s’agit d’un crime crapuleux, bien sûr.
Ah ! nous vivons une époque formidable…