White box

Publié le 17 juillet 2009 par Didier Vincent
Boite noire



Des alignements de crayons de couleur sur un bureau. Gros plans, focale courte. Un cube blanc, énigmatique. L'intro fait durer le plaisir sur ces plans caressants. L'ennui, le manque d'inspiration, la sécheresse d'idée. On connaît tous ce genre de pannes, nous qui sommes peu bavards. Si la prolixité tue l'ennui, à rebours, l'ennui peut générer le foisonnement artistique. Car il ne peut rien jaillir de l'effervescence. Tout au contraire, on peut tout attendre du désert du temps. Pas si morts que ça, ces moments passés à ne rien faire, à errer sans bouger dans son no man's land mental.
Quelques lignes, pour faire joli, comme ces gribouillages d'adolescents sur les cahiers de lycée pendant les cours soporifiques. A croire que ces heures ennuyeuses sont propices à cette expression cryptée, si magnifiquement énigmatique et dont on est si fiers, sur le coup. Notre heureuse méconnaissance de nous-mêmes, en dessins.
A dessein...
La nature a fait les adolescents habiles, créatifs, ennuyés, rêveurs, surdoués de leur moi en formation indécise.
Pourquoi j'écris ça ? Je manque d'inspiration donc, je suis bavard, c'est ça ?
La magie va venir. J'écris comme je gribouillais. Et la magie est là, dans ce que vous ne voyez pas. Tout ce qui s élève, éthéré, irréel, invisible.
Musique lilliputienne de xylophones. L'invisible devient visible et vous devinez, maintenant, tout l'or que vous ne voyiez pas qui s'écoule de ce désœuvrement. Votre réel ennui et votre virtuelle virtuosité se marient au milieu de vos 16 ans.
C'est vital de rêver.