De la plus délicate des manières

Publié le 18 juillet 2009 par Gabnews
Sur le site Le Fonds et La Forme.fr :
A l’heure où l’on préférerait poster plutôt que de twitter (avouons aussi que l’on préférerait chiller plutôt que de taffer) Aaron 3000 vole à notre secours et nous offre une music review comme il sait les faire.
  • MF Doom - Born Like This
  • Savath y Savalas - La Llama
  • Karkwa - Le Volume Du Vent
  • Animal Collective - People Ep

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Karkwa - Le Volume Du Vent
Tentons d’oublier les frivolités proposées afin de poser le quelque peu d’oreilles que le marasme audio nous inflige. Un pas en avant donc et enneigé jusqu’aux cimes orbitales, là ou l’on redécore la tristesse des lustres pop d’antan, Karkwa dépose ici et là, de la plus délicate des manières, les poncifs novateurs d’une musicalité bien proche des pairs Elbow.
Grand bien leur fasse : la presse dithyrambique étale les éloges comme mièvreries austères, compare car il faut se le dire, l’instrument se veut figure littéraire de proue. Des cadavres comme spores de pensée.
Voilà donc Karkwa, formation de choix Québécoise et son volume du vent, ultime hommage sonore à une pop grandiloquente et au lyrisme crypté des aînés d’ Oxford susnommés Radiohead.
Un essai donc ou le froid et la nostalgie des compositions ne désespèrent donc jamais, plage par plage le paradigme étant tenu, ultime épreuve de force, sur deux lampadaires, le compteur ou encore oublie pas.
Il nous faudra une dose de patience avant d ‘assimiler la force intrinsèque de l’opus et c’est finalement ce à quoi l’auditeur aspirera. L’espoir fait vivre.
Car à la vue d’une biographie succincte proposée par l’ami net, les cinq membres fondateurs du combo virtuose auront dû attendre une décade avant même de pouvoir effleurer le territoire Français (à l’instar de la compatriote Coeur de Pirate) et divulguer par la même occasion leur vision de la plage comme ressenti.
Synthétiser l’œuvre par ses frémissements, ces petits moments ou l’on se dit, murmure, happé par cette normalité fraîche, “je me mouve”; “je fuis “; “j’arrête de penser” ; ” je chasse la nostalgie”… Car le passé reviendra comme une gifle désassumée. Il va s’en dire que l’apposition de sentiments restera impossible car propre aux états humains.
Grand bien nous fasse : Karkwa ne nous révèle aucunement la vie, nul n’a droit de se promettre révèlation en ce sens. Simplement nous amener à parcourir les sentiers perdus, peu importe l’expérience parcourue.
Extrait de l'article Music Review, le Fonds et la forme, ecrit par Aaron 3000 le 16.06.09