Premier homme sur la Terre

Publié le 22 juillet 2009 par Galaxiedesparadoxes@orange.fr

Si vous ne connaissez pas le chanteur australien Reg Lindsay, découvrez sur Youtube son succès country de 1971-1972, « Armstrong », allusion au premier homme sur la Lune. Le paradoxe, c’est que cette chanson (ou du moins cette version australienne d’un titre de John Stewart) n’a jamais été commercialisée aux États-Unis, pourtant auteurs du programme Apollo ! « Une honte » commente un internaute sur Youtube (« It’s a shame this tune was never released in the USA »). Symptomatique de la triste désaffection ayant suivi le programme lunaire, et du déclin actuel de l’astronautique « épique » (celle des années 1960), malgré les beaux discours officiels, partout sur la planète. Mon professeur de philosophie, en Terminale, jugeait « ruineuse et stérile » l’aventure lunaire et déplorait qu’on gaspille des milliards de dollars à ces « enfantillages » au lieu de traiter d’abord « les problèmes sur Terre » : conflits, environnement, inégalités, etc. Mais qu’auraient pensé les contemporains de Colomb si, quarante ans plus tard, nul n’était plus jamais retourné « aux Amériques » ?

Deux interrogations :

1°) Depuis la mort de Korolev et de Von Braun, a-t-on vraiment conservé le savoir-faire pour développer un programme lunaire habité ?

2°) Depuis longtemps, on ne « dépense » plus des milliards dans la course à la Lune. Pourtant, les fameux « problèmes sur Terre » (prioritaires pour mon professeur de Philo) sont toujours là… Et s’il convenait de renverser le raisonnement ? A savoir : si rien ne va mieux ici-bas, serait-ce justement parce qu’on n’a pas eu la volonté décisive de réaliser des investissements stratégiques dans le spatial ? Y aurait-il encore cette fameuse « crise » planétaire, si on créait des millions d’emplois destinés à coloniser enfin planètes et satellites ? Certes, le terme « coloniser » fait peur par ses relents terrestres (génocides, asservissement des autochtones…). Mais quel risque analogue dans le système solaire puisqu’il est inhabité, excepté la Terre ? Célébrer les anniversaires c’est bien, mais il vaudrait mieux méditer sur le gâchis (des talents, des projets moteurs, des idées…) aux États-Unis et ailleurs. On peut estimer que les problèmes de la Terre (environnement, croissance, obscurantisme…) ne puissent pas se régler dans l’étroitesse de son propre cadre, mais exigent un cadre plus large.

La chanson de Reg Lindsay évoque justement des gens communiant un soir de juillet pour contempler un homme appelé Armstrong marcher sur la Lune. Avec la chute suivante :
« And I wonder if a long time ago
Somewhere in the universe
They watched a man named A-Adam
Walk upon the earth. »

(Et je me demande si, voilà bien longtemps,
Quelque part dans l’Univers,
On a observé un homme appelé Adam
Marcher (le premier) sur la Terre.)