Des Bancs publics qui donnent envie de dormir…

Par Mahee

Il y a Florence Muller, Chantal Lauby et Emeline Bayart, trois femmes qui chassent l’ennui en glandant au bureau. Mathieu Amalric, jeune père stressé mais aux anges devant son bébé. Didier Bourdon et un copain, qui refont le monde et regrettent que la jeunesse n’ait plus envie de travailler, tout en pilotant des bateaux miniatures sur la fontaine d’un square de Versailles. Et cette banderole, où est marqué «homme seul», dressée sous la fenêtre d’un appartement, qui aiguise les fantasmes de certaines, les craintes d’autres et la curiosité de tous.

Note :


Bancs Publics – rive droite Versailles est la troisième partie de la série sur Versailles de Bruno Podalydès (réalisateur de Versailles rive gauche et Dieu seul me voit (Versailles-chantiers)). Je n’avais pas vu les deux premiers opus. Celui-ci m’a plus fatiguée qu’autre chose.
Si certains dialogues ne sont pas mal du tout, du type croustillants et cyniques, l’ensemble du film m’est apparu très long, insignifiant et nombriliste. Car il n’y a aucune histoire dans Bancs Publics. Le suspense (qui peut bien être «l’homme seul» ?) s'essouffle rapidement, d'autant plus qu’il n’en était pas vraiment un. Il s’agit donc juste de montrer la vie telle qu’elle se déroule sur les bancs publics d’un square, aussi artificiel qu’un studio de cinéma, mais aussi dans une entreprise et dans un magasin de bricolage (ne me demandez pas pourquoi). L’on s’y étend longuement sur des détails insignifiants (le secret des enfants qui jouent, les tours des bateaux sur l’eau, une femme désespérée, etc).

Une telle brochette d’acteurs pour quoi ? Trois quatre répliques maximum pour la majorité d’entre eux. De la figuration en quelque sorte. Seuls Eric Elmosnino (interprète de Gainsbourg dans le film éponyme à venir), en SDF allumé mais pertinent, et Bruno Podalydès en gérant de magasin filou et charmeur, sont excellents. Et Claude Rich et Michel Aumont lors de leur partie de Badgamon.