Once Upon a Time in High school : Bruce Lee Fever

Publié le 23 juillet 2009 par Diana
Dans Once Upon a Time in High school / Spirit of Jeet Kune Do (2003) de Yu Ha, nous sommes dans la Corée du Sud de 1978 sous le régime du président dictatorial Park Chunh-hee. Un étudiant, Hyun-soo fan de Bruce Lee est transféré dans une école et dans une classe où la loi du plus fort est de rigueur. Il va partager l’amitié d’un élève rebelle et tomber amoureux d’une jeune fille, Eun-joo. Il affrontera l’injustice qui règne dans l’école sous les traits de Jong-hun et sa bande.
S’il est vrai que Yu Ha tombe dans la facilité en offrant un panel de personnages stéréotypés : le cool, le méchant, le sympa, la jolie fille ou bien encore le lourdaud de service. Il n’en reste pas moins que Once Upon a Time in High school est un drame historico-social qui narre l’univers scolaire de la Corée du Sud à la fin des années 70. Á travers un protagoniste qui comme des milliers de jeunes de son âge est fan de Bruce Lee, légende vivante décédé déjà depuis cinq ans à ce moment là, Yu Ha nous montre ces mêmes jeunes qui le singent en reproduisant les combats de ses films. Moments heureux dans un système scolaire strict voire même carrément violent. Les surveillants et professeurs n’hésitent pas à frapper et humilier comme moyen éducatif. De ce fait, pour ces élèves, on peut dire que la symbolique représentée par Bruce Lee (la voix des « petits ») est l’emblème d’une opposition qui s’impose par la force face à la force, ici pour mater.
Le film dénonce donc un système scolaire inhumain en vigueur où l’on réduit toute individualité pour un esprit de groupe. Entre romance et action, Yu Ha décrit une institution éducative aux penchants militaristes. On broie pour que les jeunes marchent droits. Certains suivent le pas, d’autres se retrouvent petit à petit déscolarisés et donc livrés à eux-mêmes. La société coréenne marginalise tout ceux qui ne rentrent pas dans les rangs, c’est un constat sans appel et dur sur un environnement scolaire des plus austère qui soit.
Once Upon a Time in High school joue sur une triangulaire amoureuse type. Le « cool » qui sort avec la « jolie fille » dont le « sympa » est secrètement amoureux. Ah, la jeunesse avec ses on-dits, ses non-dits et ses premiers émois amoureux. Film qui relate les relations adolescentes, adolescents qui rêvent de liberté dans un pays conservateur aux relationnels rigides. Tous suivent leurs chemins entre rivalités amoureuses et rivalités musclées avec des situations familiales tout aussi difficiles. L’un a un père autoritaire, un autre n’assume pas que sa mère soit une célébrité…
On retrouve alors dans le film de Yu Ha un melting-pot de personnages plus ou moins appréciable qui rappellent forcément ceux que l’on a connus lors de nos différentes époques scolaires. L’univers scolaire comme microcosme d’une société, où tous se côtoient en créant des liens ou en se haïssant, ainsi va là l’apprentissage de la vie. Entre phénomène de société (Bruce Lee mania) et les tracas du quotidien (l’école et ses aléas), le film parvient à toucher.
Once Upon a Time in High school marche parce que sa réalisation est maîtrisée et qu’elle est servit par de bons acteurs qui donnent un sentiment de réalisme, on y croit. Tout y est subtilement mis en scène, affrontements comme amitié, amitié comme idylle amoureuse. L’œuvre est intéressante pour son contexte de l’époque et le style de vie estudiantin qui allait de pair.
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