Des crimes sur la vérité

Publié le 25 juillet 2009 par Achigan
Départ annoncé vers d'autres pans de mur livides,
changement de cellule, pour que j'y brasse mes idées bizarres sur d'autres sphères. En attendant qu'on m'arrête, je perpètre de nouveaux crimes sur la vérité.
Je maquille et parodie la vie. Je me la fais à moi,
comme un joueur truquerait sa main.
Tout, autour de moi, n'est que mensonge et supercherie.
À chercher la maille d'or dans la grande tapisserie humaine,
les yeux commencent à me brûler. J'en ai un peu marre.
J'ai les mains rêches de périples sur la corde, elles qui hissent la vérité.
Je visite des étrangers comme on parcoure le monde,
sans pourtant y découvrir les faux-fonds.
Et les embarras demeurent vifs.
Candide rictus aux lèvres,
je me laisse néanmoins dorer par la chaleur du jour.
Distance un peu fêlée avec l'horizon,
parce qu'il voudrait être tout proche.
Mais non. Je n'aime pas qu'on me sidère sans ma permission.
J'entends quelque part, peut-être juste à côté,
dans le Grand salon de la solitude, des voix.
Caligula: C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter.
Hélicon: Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ?
Caligula: Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.
Hélicon: Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner.
Caligula: Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !
...
Tabula Rasa.
Je vais donc faire table rase,
et prendre un sourire à la fois.