Le Sénat propose des mesures du passé pour défendre le livre au 21e siècle

Par Lorenzo Soccavo

« La Commission des affaires culturelles du Sénat préconise une série de mesures incitatives, fiscales, pour défendre l'accès au livre et le secteur de l'édition, confronté au "Big Bang" du numérique. [...] "Il paraît indispensable aujourd'hui, et la profession semble en être parfaitement consciente, que les éditeurs s'attachent à tirer parti du numérique et de l'internet, même si celui-ci les confronte inévitablement au défi de la gratuité qui les contraindra à imaginer de nouveaux modèles économiques", souligne-t-elle. La commission, présidée par le sénateur Jacques Valade (UMP), note la fragilité de la librairie indépendante, secteur "le plus menacé de la chaîne du livre"... »

Nonobstant, cette commission ne nous semble pas avoir disposé des informations stratégiques, d'une part, sur l'industrialisation et la commercialisation du e-paper, d'autre part, sur l'émergence de nouveaux usages du Web, immersifs, interactifs et communautaires, leurs impacts et leurs influences, tant sur les pratiques d'écriture des auteurs que sur les usages des lecteurs digital natives.

Pour la commission sénatoriale, si l'avenir de la librairie pose question, ce n'est pas à cause de l'édition numérique ou de la commercialisation prochaine de readers e-paper, mais : « en raison notamment de la hausse des loyers en centre ville et des coûts de transport ».
Globalement les solutions proposées par cette commission sont on ne peut plus classiques et traditionnelles : « un plan d'urgence de sauvetage des librairies indépendantes » ; « favoriser l'élaboration d'un nouveau code des usages entre auteurs et éditeurs » ; « un soutien aux "petits éditeurs", en encourageant leur mutualisation et en accompagnant leur professionnalisation » ; « la création d'un "Médiateur du livre", instance de conciliation... » ; « La "reconquête" du jeune lectorat [...] la remise à l'honneur de la distribution des prix à l'école... » ; « la mobilisation des chaînes publiques de télévision et de radio, pour un renforcement des émissions littéraires... »
Qui dit mieux ?
Source AFP Paris, 03 octobre 2007.