Bloc-note express N°95

Publié le 27 juillet 2009 par Antoine Dubuquoy

Les uns, la trentaine -à peine- fringante, pédalent comme des malades, avalent du col, dévorent la plaine, contre la montre ou non. A donf'. Miracle de la médecine. emerveillement des foules, scotchées dans le déni. Le spectacle à tout prix. La performance, le sport, nouvel opium du peuple. L'autre, l'Autre, devrais-je dire, avec ce petit tremblement de respect pour l'Auguste personne, la cinquantaine fringante nous fait du malaise vagal un dimanche. Les supporters de ce dernier, le jovial militant UMP, distributeur professionnel de tracts sur les marchés, m'insultera grossièrement, en m'affirmant que le Grand Homme s'épuise au service de la France, Lui au moins. Et il s'empressera, petit courtisan, d'envoyer des voeux de rétablissement sur l'anonyme boite mail de L'Elysée. "Courage, nous comptons sur vous pour rétablir notre cher Pays, livré pendant tant d'années à la gabegie des socialo-marxistes" sera en substance le message-type... WTF?

Effectivement, le présidentiel malaise vagal occupa l'espace médiatique dominical avec force détails, experts, analyses historiques... Goddammit, dirait Jack Bauer, on n'ose imaginer le jour où il se passera réellement quelque chose de grave... Bon, soyons lucides, ce jour-là, on ne nous dira rien. Nada, nix, keud. Le coeur, ça va, c'est noble. L'AVC, c'est emmerdant. Le cancer colo-rectal, c'est pas médiatique... Et le pétage de plomb? Comment les médias auraient traité l'affaire Deschanel... Le président tombé du train en pyjama... Je vois déjà un déchaînement twittero-facebookien, catégorie lol. Mais LCI-JDD plutôt gênés...

Heureusement, pendant que la présidence nous fait du malaise vagal, il ne se passe rien ailleurs... Plus de bouteilles de gaz à la porte des usines, plus de répression iranienne, plus de pandémie de grippe, d'Airbus qui se crashent, de kamikazes à Grozny, de charrettes et licenciements, plus de mauvais temps... Le temps est suspendu...

Enjoy!