Chômage : les jeunes en péril

Publié le 31 juillet 2009 par Politicoblogue

Chômage

Les jeunes souffrent particulièrement de la crise, alors que leur situation n’était déjà pas brillante. Les mesures d’urgence annoncées semblent bien insuffisantes. La dégradation de la situation des jeunes sur le marché du travail a de quoi susciter les plus fortes inquiétudes. Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans a augmenté de 32% en un an, quasiment deux fois plus vite que leurs aînés. Plus souvent en emploi temporaire qu’eux, les jeunes servent de variable d’ajustement.

Ils ont subi de plein fouet la dégringolade de l’intérim et la raréfaction des contrats à durée déterminée. Le marché du travail français se caractérise en effet par une forte dichotomie entre les insiders, qui bénéficient de statuts assez protecteurs, et les outsiders, plus précaires, qui font les frais de la recherche par les entreprises d’une grande souplesse dans la gestion de leurs effectifs. Les jeunes, derniers entrés sur le marché du travail, sont également les premiers à en sortir en cas de difficulté.

Conscient de cette réalité, le gouvernement vient de prendre plusieurs mesures d’urgence. Elles consistent surtout à inciter financièrement les entreprises à embaucher des moins de 26 ans grâce à des contrats aidés, ceux-là mêmes qui avaient été assez largement sacrifiés ces dernières années. Nicolas Sarkozy souhaite les relancer, notamment dans le secteur marchand. Deuxième volet : développer les contrats en alternance via des incitations financières. Enfin, le gouvernement souhaite faire du service civique un outil de lutte contre le chômage. Avec les deux premiers volets du plan, le gouvernement mise donc sur les employeurs privés pour créer des emplois pour les jeunes. Cependant, dans la conjoncture actuelle, encore faudrait-il que les entreprises aient une activité suffisante pour leur confier des tâches utiles. Sans quoi ces aides de l’Etat risquent surtout de produire des effets d’aubaine (voir page 8). A contrario, le gouvernement rechigne toujours à soutenir l’emploi non marchand (associations et fonctions publiques), fidèle à sa logique de réduction de l’emploi public. Les aides à ce secteur sont pourtant les seules qui permettraient réellement des créations nettes d’emplois, répondant à des besoins sociaux mal couverts. C’était la logique des emplois-jeunes créés en 1997.

Par ailleurs, les jeunes restent très mal couverts par l’assurance chômage alors qu’ils n’ont toujours pas accès aux minima sociaux. Tandis que les étudiants dépendent encore essentiellement de leurs parents pour vivre. Une commission réunie par Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives, travaille sur ces dossiers. Elle rassemble des syndicats, des associations, des employeurs, mais aussi des jeunes. Ses conclusions sont attendues fin mai. Plus d’un mois, donc, après l’annonce du plan d’urgence en faveur de l’emploi des jeunes. Drôle de calendrier !